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Les chasses traditionnelles illégales seront de nouveau possibles

Le ministère de la Transition écologique a signé huit arrêtés pour autoriser de nouveau certaines méthodes de chasses traditionnelles, pour le reste de cette année et la suivante. Publiés au Journal Officiel, vendredi 15 octobre, ces textes de lois concernent cinq espèces d'animaux, trois méthodes de capture et cinq départements. Attaquée par les associations de défense des animaux, cette décision a beaucoup plu aux chasseurs. Retrouvez plus de détails sur cette affaire dans ce qui suit.

Réautorisation des techniques de chasses traditionnelles

Grâce à ces nouveaux arrêtés ministériels, les amateurs des chasses traditionnelles peuvent, désormais, installer leurs pièges et leurs cages et tendre leurs filets pour capturer plusieurs espèces d'oiseaux durant la saison 2021-2022. En effet, ces textes réautorisent la chasse d’alouettes des champs, de vanneaux huppés, de pluviers dorés, de grives et de merles noirs dans cinq départements du Sud-Ouest à savoir Les Ardennes, Landes, Gironde, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques.

Les outils de chasse concernés par cette réautorisation sont les pantes (filets horizontaux) et les matoles (des cages grillagées). La tenderie sera également autorisée. Il s'agit d'une technique qui consiste à capturer les oiseaux en utilisant des nœuds ou des filets placés au sol ou dans les arbres.

En août dernier, la Ligue pour la protection des oiseaux et l’association One Voice ont saisi le Conseil d'État à ce sujet. Ce dernier a considéré que ces arrêtés, qui autorisent localement ces techniques de chasse, sont contraires au droit européen relatif à la protection des animaux.

En effet, selon la directive européenne « Oiseaux » du 30 novembre 2009, il est interdit de capturer les oiseaux d'une manière massive et sans distinction d'espèce. Cependant, il est possible d'apporter une dérogation à cette règle s’il « n’existe pas d’autre solution satisfaisante ».

La LPO et One Voice : une défense acharnée des animaux

La bataille se poursuit entre le gouvernement et les associations de protection des animaux. En effet, Allain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux, dénonce la pratique du gouvernement et considère que le fait de signer des arrêtés un vendredi fait « gagner un week-end supplémentaire aux chasseurs ». De sa part, Yves Verilhac, directeur de l’association affirme que « la LPO n’est pas anti-chasse, elle est anti-exaction ».

De plus, cette organisation a décidé d'attaquer les nouvelles lois en référé-suspension en vue d'arrêter aussi vite que possible ces pratiques de chasse. Quant à l'association One voice, elle attaque en référé sur le fonds. Ainsi, les deux associations agissent au nom de la défense des animaux et du respect du droit européen. Le Conseil d'État doit se prononcer sur cette affaire d'ici deux à trois semaines.

Une nouvelle qui fait le bonheur des chasseurs

Ces arrêtés sont perçus comme une bonne nouvelle pour les chasseurs. En effet, le 18 septembre dernier, plus de 16 000 manifestants ont défilé dans les rues de Mont-de-Marsan pour défendre les techniques de chasses traditionnelles. Après la publication des nouveaux arrêtés, nombreuses sont les personnes qui voient que ces revendications ont apporté leur fruit et semblent avoir été entendues. D'ailleurs, les associations de la défense des animaux trouvent que de tels textes de lois constituent un geste à destination de l'électorat des chasseurs. Ces derniers le nient. Par ailleurs, Thierry Coste, conseiller politique à la fédération nationale des chasseurs s'exprime en disant  » On dit toujours que les chasseurs ne pèsent rien et juste au moment des élections, on dit qu’on est très puissant avec nos quatre millions de détenteurs d’un permis de chasse ». De son côté, le patron des chasseurs de France Willy Schraen dénonce les pratiques des associations animalistes en affirmant qu'on « tue beaucoup moins avec ces méthodes qu’au fusil ».