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Le premier vaccin anti-paludisme : L’OMS veut le déployer rapidement en Afrique

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) donne son feu vert à l’utilisation du premier vaccin anti-paludisme pour les enfants. Cela concerne les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans les zones à risques. Découvrons tous les détails de ce vaccin, synonyme d'espoir, dans cet article.

Un moment historique d’après Tedros Ghebreyesus

Le directeur de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, décrit le vaccin anti-paludisme comme un moment historique. Ce vaccin tant attendu est une percée pour la science afin de lutter contre cette maladie.

Le paludisme est une maladie très ancienne qui se manifeste par de la fièvre, des maux de tête intenses et des douleurs musculaires. Elle s'accompagne aussi par des cycles de frissons et de sueurs. En effet, cette maladie touche environ 90 % des femmes enceintes, des nourrissons et les enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne, selon l’ONG Médecins sans frontière. D’après l’OMS un enfant meurt toutes les deux minutes du paludisme dans le monde.

Sauver des dizaines de milliers d’enfants dans le monde

Depuis longtemps, la perspective d’un vaccin contre le paludisme semblait inaccessible. Puisqu’on devait combattre un parasite et non pas un virus, l’affaire était un peu difficile, d’après Benoît Gamain, directeur de recherche au CNRS. Selon ce spécialiste du paludisme gestationnel, les scientifiques travaillent dessus depuis 1987.

L’utilisation du vaccin anti-paludisme va tout changer. Cet outil préventif permet de sauver des dizaines de milliers d'enfants chaque année dans le monde. Il s’agit alors d’un vaccin RTS,S (ou appelé également le Mosquirix) qui présente un effet contre le parasite Plasmodium falciparum. En effet, ce parasite est transmis par les moustiques. C’est, en fait, l’un des parasites les plus mortels à l'échelle mondiale, et surtout en Afrique.

L’Afrique subsaharienne est la plus touchée par cette maladie

Le paludisme tue, chaque année, plus de 260 000 enfants en Afrique subsaharienne. Pendant des siècles, le paludisme a hanté l’Afrique subsaharienne. Il a causé d’immenses souffrances personnelles d'après la déclaration du Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique.

Ce vaccin fait l’objet d’un programme depuis 2019. Plus de 2.3 millions de doses ont été administrées à des enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi. Les résultats ont montré jusqu’ici une réduction de 30 % de sa forme grave, selon la directrice du département de vaccination de l’OMS, Kate O’Brien. Il présente donc une efficacité limitée, il n’est pas le vaccin idéal. Mais actuellement, c’est le seul qui existe.

Des démarches vers un vaccin plus efficace

En parallèle avec l’utilisation du vaccin Mosquirix, d’autres vaccins suscitent l’espoir. On trouve le vaccin R21/Matrix M qui a montré des résultats très prometteurs développés par l'université d’Oxford. À l'issue de sa deuxième phase, ce vaccin présente une efficacité de 77 %. La troisième phase a débuté sur 5 000 enfants au Kenya, en Tanzanie, au Burkina Faso et au Mali. Les résultats de cette phase seront observés en 2023.

En juillet 2021, le laboratoire BioTech a indiqué vouloir lancer une nouvelle technologie de vaccin contre le paludisme. En utilisant la technique de l’ARNm, le vaccin peut apporter de l’espoir à toute la communauté scientifique.

Le taux de paludisme est en net recul

Nous avons longtemps espéré un vaccin anti paludisme efficace et maintenant, pour la première fois, nous avons un vaccin recommandé pour une utilisation généralisée » déclare le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique.

Depuis 2019 et avec les essais de ce vaccin, le Ghana, le Kenya et le Malawi ont commencé à observer un net recul. Ces régions subsahariennes présentaient avant une transmission de paludisme allant de modérée à sévère. Aujourd'hui, 2.3 millions de doses ont pu être administrées. C’est pourquoi le taux de paludisme est en net recul dans ces régions. Mais on espère toujours avoir un vaccin plus efficace et qui offre un taux de réussite supérieur à 30 %.