Autrefois florissante, la production de l'huile de palme est un secteur qui rencontre des difficultés sérieuses au Nigeria. Ce pays était le premier producteur mondial dans les années 1960. Aujourd'hui, la situation est critique et le Nigeria est détrôné par d'autres producteurs. Le pays le plus peuplé de l'Afrique importe actuellement près de la moitié de sa consommation de l'huile de palme.
Le Nigeria empêtré par la chute des cours du pétrole
Depuis avec la chute des cours du pétrole en 2016, le Nigeria souffre d'une crise économique très sérieuse qui s'est agravée avec la pandémie de la Covid-19. Ainsi, le pays le plus peuplé en Afrique se trouve devant l'obligation de diversifier ses secteurs économiques et de créer plus de postes d'emplois pour sa population de 200 millions d'habitants.
Face à un tel défi, le Nigeria décide d'investir dans le secteur de la production de l'huile de palme. Dans les années 1960, ce pays était le producteur mondial le plus important de cette huile. Aujourd'hui, il est à la cinquième place. La consommation annuelle du Nigeria en huile de palme s'élève à deux millions de tonnes. Le pays en importe près de la moitié. Ainsi, les réserves de change, déjà touchées par la chute du prix de l'or noir, diminuent considérablement.
Il convient de rappeler que le Nigeria est le premier producteur de pétrole en Afrique. Le payes est aussi le premier contributeur dans le PIB du continent.
Production d'huile de palme : Les petits producteurs en difficulté
Nombreuses sont les petites plantations qui parsèment l'État d’Akwa Ibom et d’autres États du sud du Nigeria. D'ailleurs, elles constituent près de 70 % de la production totale de l'huile de palme dans le pays. Cependant, les petits producteurs se disent exclus des aides financières prévues par le gouvernement via la banque centrale. Micah Ojo, un producteur qui cultive une petite plantation, se plaint de ne pas pouvoir bénéficier des prêts accordés par l'État. Il explique : « C’est un secteur qui a besoin de beaucoup de capital, nous avons besoin que le gouvernement vienne nous aider ». Ce petit producteur, comme tant d'autres, est à la recherche de fonds supplémentaires pour exploiter les 150 ha disponibles sur son terrain.
Selon le représentant du Forum des propriétaires de plantations du Nigeria, qui rassemble des acteurs du secteur, les banques acceptent d'accorder des prêts uniquement aux grands producteurs. Ils sont généralement des multinationales. Pour être plus compétitifs et produire plus, les petits producteurs souhaitent bénéficier de l'aide de l'État pour lutter contre les parasites et les maladies.
Une industrie critiquée
Sous les feux des critiques partout dans le monde, la production d'huile de palme est accusée d'accélérer la déforestation et la disparition des terres communautaires. Critiquée pour son impact environnemental, l'huile de palme est un produit de moins en moins utilisé dans l'alimentation. Les partisans de cette industrie mettent en avant le développement local et la création d'emplois comme avantages principaux de ce secteur d'activité.
Au Nigeria, les freins au développement d'un tel secteur sont nombreux. En effet, on peut évoquer, le manque d'infrastructures, les coupures fréquentes de l'électricité ainsi que l'état lamentable du réseau routier.
L’Okumu Oil Palm Company est un grand producteur d'huile de palme dans l’État d’Edo. Ses palmiers s'étendent sur une surface 33 000 hectares de terre. Ces plantations sont, en partie, financées par des prêts accordés par le gouvernement dans le cadre de plusieurs plans de développement. Face aux difficultés que connaît le secteur, Graham Hefer, cadre sud-africain qui dirige l’entreprise depuis 2007 s'est exprimé : « Nous poussons sérieusement le gouvernement à s’intéresser à ces préoccupations ». Cette entreprise produit près de 40 000 tonnes d’huile de palme brute (CPO) par an. De plus, elle souhaite doubler son volume de production d'ici 2025.