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Des astronautes vont simuler la vie sur Mars pendant 6 mois dans le désert israélien

Ce dimanche 10 octobre 2021, six astronautes, de différentes nationalités, armés de leurs combinaisons, font un grand pas dans un cratère de 500 mètres de profondeur enfoui dans l’étendue ocre du désert du Néguev. Le but de leur projet est de recréer la vie sur Mars, connue comme la planète rouge dans la partie sud d’Israël.

Une mission tant attendue

Après avoir dû reporter la mission d’un an, en raison de la pandémie, la station spatiale AMADEE-20 sur Mars en coopération avec l’Agence spatiale israélienne a été soulagée et ravie qu’elle commence enfin. Il s’agit d’une semaine de travail intensif effectué avec beaucoup de plaisir et de motivation. La première semaine d’octobre a été consacrée à la phase tête-de-pont pour la simulation d’une station spatiale au sud du désert israélien.

Les conteneurs sont arrivés en Israël, avec Gebrüder Weiß s’occupant du transport et de la logistique. Beaucoup d'aide a été nécessaire pour distribuer tout l’équipement aux endroits désignés autour et à bord de la station dans le désert du Néguev.

Des astronautes analogues débarquent sur le cratère du désert israélien

À partir du 13 octobre, la phase d’isolement des six astronautes analogues a débuté dans le désert du Néguev, en d’autres termes sur la « planète Mars ». Cela signifie que le contact avec le reste du monde, pour les six astronautes internationaux, se fera exclusivement via la « Terre » (la surface du désert). Afin de simuler de la façon la plus réaliste possible, la communication entre « Mars » et « la Terre » est retardée de 10 minutes.

Trois autres semaines passionnantes attendent l’équipe ! Les six « astronautes analogues », simulant les circonstances de longues missions dans l’espace, sur Terre, viennent de différents pays : du Portugal, d’Espagne, d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Autriche et d’Israël. Ils vont expérimenter une vie coupée du reste du monde dans cette « station martienne » pendant près d’un mois.

« C’est un rêve devenu réalité« , dit l’astronaute israélien Alon Tenzer. Il ajoute à l'Agence France-Presse : « C’est quelque chose sur lequel nous travaillons depuis longtemps, et je suis vraiment ravi d’être ici. » Alon s’est habillé pour l’inauguration de la station spatiale Néguev. Son costume en argent pèse environ 50 kilogrammes et prend deux à trois heures pour être mis, dit-il.

Quel est le but de la simulation de la vie sur Mars ?

Les objectifs de la mission comprennent la mise à l’essai de l’équipement et de la technologie ainsi que l’étude du comportement humain, en particulier les effets de la solitude sur les astronautes. « La capacité de travailler ensemble et de maintenir la cohésion du groupe est essentielle à la survie sur Mars », explique le superviseur Gernot Grömer. « C’est comme être dans un mariage, sauf que vous pouvez partir dans un mariage, mais pas sur Mars », a-t-il ajouté en plaisantant. Les membres de l’équipe travaillent sur l’expérience nommée psychologique de l’Université de Brême « INTERTEAM ». Celle-ci permet d'examiner et d'étudier les effets psychologiques de la coopération dans des situations stressantes.

À travers la simulation de l'expérience atypique de la vie sur Mars, on estime que les astronautes terrestres sont devenues un outil efficace pour développer des architectures de mission d’exploration. Ils facilitent la compréhension des avantages et des limites des futures missions planétaires humaines. Cette analyse deviendra une valeur ajoutée pour le développement des opérations scientifiques à distance, aidant à comprendre les contraintes et les opportunités de la technologie et des flux de travail.

« Ce que nous faisons ici, c’est nous préparer pour le plus grand voyage jamais entrepris par notre société« , déclare M. Grömer. Avec Mars et la Terre séparées par 380 millions de kilomètres à leurs points les plus éloignés, « Le premier homme à marcher sur Mars est déjà né », ajoute-t-il avec certitude M. Grömer.