La marijuana, la beuh, le hach, le shit ou la weed sont tant de noms pour désigner une même substance psychoactive : le cannabis. Cette drogue dont la consommation est très controversée. Légalisée dans certains pays comme le Canada et l’Autriche ou en Uruguay, elle est dépénalisée dans d’autres comme l’Espagne et le Danemark. Bien que la France détienne le plus grand nombre de consommateurs, elle fait partie des pays les plus conservateurs dans le domaine. Actuellement, le cannabis n’y est autorisé qu’à des fins expérimentales et médicales. D’ailleurs, le débat autour de cette question revient souvent sur la scène politique au moment des élections. Pour les présidentielles françaises de 2022, les avis sont partagés.
Mélenchon confirme être favorable à la légalisation du cannabis
Le fondateur du mouvement la France Insoumise était déjà pour la légalisation de l'herbe, en 2017. Selon lui, cela aurait pour but de mieux contrôler la consommation. Une telle stratégie permettrait de faire des campagnes de prévention. Ces dernières protégeraient les consommateurs, contrairement à la politique actuelle de répression. Aujourd’hui, tout le monde en consomme illicitement et des abus sont constatés. Cela constitue un véritable problème de santé publique.
Au micro de Jean-Jacques Bourdin, sur RMC, le candidat à la présidentielle a confirmé, le 19 octobre 2021, qu’il continue à désapprouver l’interdiction du cannabis. Il a déclaré qu’il veillera à changer cela, s’il était élu président. Selon lui, la prohibition constitue une réelle perte de temps et d’énergie pour la police mais, aussi, pour les juges.
Selon la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, plus de 900 000 Français consomment quotidiennement cette substance. Ainsi, cette question nécessite un véritable débat social.
Selon un sondage IFOP, datant de juin 2021 et effectué sur un échantillon représentatif de 2025 personnes, 51 % des Français sont pour la dépénalisation de la consommation. Ces chiffres montrent une évolution des avis sur la question. En effet, en 2017, ils étaient 43 % à être en faveur de la décriminalisation, contre 27 % en 1977.
La majorité des interrogés sollicitent, dorénavant, une légalisation sous le contrôle de l’État. Elle est convaincue, comme Mélenchon, que c’est la meilleure stratégie pour contrer le trafic et améliorer la situation sanitaire.
Macron ne partage pas la position de Mélenchon
Lors d’une consultation citoyenne en ligne, où plus de 250 000 personnes ont donné leur avis, 92 % des Français jugeaient la loi actuelle relative à la consommation des drogues inefficace. 80 % des sondés étaient pour la légalisation du cannabis récréatif.
Emmanuel Macron est loin de partager ces opinions. Il utilise, actuellement, une stratégie de plus en plus répressive. Pourtant, en 2017, il évoquait la possibilité d’un assouplissement de la loi. Mais lors d’une interview pour le Figaro, en avril 2021, il a clairement manifesté son opposition. Pour lui, les produits psychoactifs « ont besoin d’un coup de frein, pas d’un coup de publicité ». Il étaie son objection par des arguments sanitaires. Selon lui, les effets du cannabis sont loin d’être anodins et devraient alarmer les responsables. Parmi les dégâts à long terme, on retrouve un impact nocif sur le cerveau et la cognition, des cancers, mais, également, une dépendance. Cela peut entraîner, aussi, la consommation et l’addiction à d’autres drogues dures, comme la cocaïne.
Jean-Luc Mélenchon utilise ces mêmes arguments pour prôner la légalisation du cannabis et arriver, ainsi, à mieux encadrer sa consommation.
François-Michel Lambert, outré par les déclarations d’Emmanuel Macron, a dénoncé un non-respect du débat démocratique, surtout, qu’une mission d’information sur la réglementation du cannabis a été sollicitée et devrait bientôt donner ses conclusions. Cette mission parlementaire est, d’ailleurs, favorable à la légalisation et considère la prohibition comme inefficace pour protéger les consommateurs.