Hubert Germain, ancien ministre et dernier rescapé des Compagnons de la Libération, s'est éteint le 12 octobre 2021. Ainsi, la France perd le pionnier de la « France libre ».
La France endeuillée
Florence Parly, ministre des Armées, a annoncé mardi la mort du “Compagnons de la Libération” Hubert Germain, à l'âge de 101 ans. Il s’agit du dernier rescapé de l’ordre fondé par le général de Gaulle. Deuxième ordre national français, la consécration ne comporte qu'un seul grade.
Selon l'ordonnance 7 du journal officiel de la France Libre, l’ordre fondé par le général de Gaulle « est destiné à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'œuvre de libération de la France et de son Empire ». Les titulaires de cette consécration lui doivent le titre de “Compagnon de la Libération”.
Le gaulliste faisait, de son vivant, plusieurs apparitions publiques même après la retraite. En effet, il continuait à recevoir des titres honorifiques et devient même chancelier d'honneur du Conseil de l’Ordre de la Libération en 2014. C'est une institution prestigieuse dont il devient le dernier membre en 2020. Ainsi, le 12 octobre 2021 est une journée triste pour les Français. Emmanuel Macron présidera la cérémonie d’hommage qui aura lieu à l’Arc de Triomphe. Son inhumation se déroulera, quant à elle, au Mont Valérien, le 11 novembre prochain.
Le président a tweeté : “Hubert Germain, le dernier des 1 038 Compagnons de la Libération, est mort. Le Mont Valérien accueillera le corps de ce résistant de la première heure, héros de Bir Hakeim et du Débarquement de Provence, qui reconquit notre liberté et reconstruisit notre patrie.”
Histoire d’un grand combattant
Hubert Germain, un résistant et homme politique français, est né le 6 août 1920 à Paris et mort le 12 octobre 2021, à l'âge de 101 ans. Né dans le 16e arrondissement de Paris, il est le fils du général français Maxime Germain. Déterminé, le futur « Compagnons de la Libération » comprit dès son jeune âge qu’il était fait pour se battre pour la France. C’est après une brève rencontre avec le Général de Gaulle qu’il réalisa son rêve : défendre son pays. « Il s’arrête un instant, me regarde et me dit : “Je vais avoir besoin de vous” », se plaisait-il à rapporter, avec fierté, les paroles du Général.
Le dernier Compagnons de la Libération fit partie de la campagne de la Syrie qui visait la reprise à Vichy, ce territoire jadis sous le mandat de la France. Février 1942, commença pour lui par ce qu’il a appelé “la période la plus heureuse de [sa] vie”. En effet, il fut envoyé dans la “13e demi-brigade de Légion Étrangère ». Il participa à la plupart des campagnes majeures de l'armée française lors de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, il prit part à la bataille de Bir Hakeim qui se déroula du 27 mai 1942 au 11 juin 1942.
Le dernier rescapé des « Compagnons de la Libération » fit donc partie des quelques Français libres qui réussirent à tenir tête à Erwin Rommel. Cette victoire fut décisive et participa au renversement du cours de la guerre. Il continuera à faire la guerre et pleurera “comme un enfant” dans les vallons provençaux, au moment du débarquement. Toulon, Ardèche, dans les Vosges ou en Alsace, le résistant ne cessa pas de se battre pour la France. La guerre prit fin pour le dernier rescapé des Compagnons de la Libération dans les Alpes Maritimes.
Amoureux de son pays, Hubert Germain choisit après la guerre de continuer à s'investir pour la France. Il devint maire de Saint-Chéron et rejoint le ministère des armées comme chargé des missions. Il fut aussi député pro Charles de Gaulle, ministre des Postes et des télécommunications, ministre des Relations avec le Parlement etc.