Informatique

La course est lancée entre Honeywell, IBM et Google pour l’informatique quantique

Les superordinateurs utilisent des processeurs capables de faire des calculs plus raides qu’avec les ordinateurs ordinaires. Mais les calculs peuvent être encore plus rapides grâce à des qubits. La physique quantique est aujourd’hui un des terrains de jeu de Google, IBM ou encore Amazon. À ces géants technologiques s’ajoute Honeywell qui tient bon dans une course exceptionnelle.

Google et sa suprématie quantique

C’est le Physicien quantique John Preskill qui, en 2012 avait émis l’idée que la suprématie de l’ordinateur quantique n’était possible que si cet ordinateur était capable d’accomplir des tâches qu’un ordinateur classique ne peut accomplir. Annoncée depuis des années, Google serait parvenu à atteindre la suprématie quantique. En effet, une fuite sur internet a semé le doute. Mais ce doute a été d’un court instant puisque Google a rendu officielle ce qui se profilait. Par un article officiel publié en octobre 2019 dans la revue Nature, la firme américaine a laissé comprendre qu’elle a réussi à développer l’ordinateur quantique suprême, l’ordinateur le plus rapide au monde. Cet ordinateur serait en mesure de réaliser des opérations que les ordinateurs classiques ne peuvent pas faire.

Plusieurs tests ont été réalisés afin de se rendre effectivement compte de la suprématie de l’ordinateur quantique Sycamore, puisque c’est de lui qu’il s’agit. À l’aide d’un ordinateur quantique, des curieux sont parvenus à réaliser des calculs en un temps record alors qu’un superordinateur prendrait beaucoup plus de temps. Par exemple, il n’a fallu que 3 minutes et 20 secondes au processeur de Sycamore pour effectuer une opération complexe alors que l’ordinateur classique le plus rapide prendrait plus de 10 000 ans pour effectuer le même calcul (selon Google). Dans une interview, le spécialiste français Simon Perdrix affirmait que l’apport de Google était vraiment concret et qu’après son évaluation, il serait certainement publié dans un journal prestigieux.

Plusieurs voix sont néanmoins en train de se lever pour contester cette suprématie annoncée de Google. IBM est le principal contestataire.

IBM conteste la suprématie quantique de Google et sort son ordinateur quantique

Le constructeur électronique IBM a récemment, à travers un article, donné des informations sur l’ordinateur quantique de Google, Sycamore. L’enseigne montre notamment que l’ordinateur quantique de Google n’est pas la meilleure en termes de qualité et de performances. En effet, IBM a trouvé un algorithme classique qui serait en mesure d’effectuer les mêmes calculs que l’ordinateur de Google en un temps, certes plus long, mais record. Bien loin des 10 000 ans annoncés par Google, l’ordinateur classique avec l’algorithme d’IBM, fait seulement deux jours et quelques heures. Le ton est donc donné. IBM et Google, grands concurrents, continuent leur bataille. Si la publication d’IBM est vraie, alors Google n’a pas encore atteint la suprématie qu’elle a annoncée. Google n’a cependant fait aucun commentaire sur les contestations d’IBM.

Au risque de voir ses projets contestés aussi par d’autres constructeurs informatiques, IBM a fait sortir un ordinateur quantique qu’il n’a pas qualifié de suprême en termes performances. Et pourtant, la super machine de la firme a atteint 53 qubits alors que d’autres centres de recherches sont bloqués à bien moins (seulement 20 qubits par exemple pour le Center for Quantum Science and Technologie de Vienne).

Honeywell tente aussi l’aventure

On connaît les travaux de Google, IBM ou encore Amazon dans la course à l’informatique quantique. Mais on n’a pas vu venir un challenger de taille : Honeywell. En effet, récemment, l’entreprise a pris le risque d’annoncer qu’elle lancera officiellement, dans un délai de trois mois, l’ordinateur quantique le plus puissant au monde : « Dans les trois mois à venir, nous mettrons sur le marché, le plus puissant ordinateur quantique au monde en termes de données quantiques. La capacité quantique de notre ordinateur dépasse largement le nombre de qubits qu’on connaît à ce jour ».

Plus tard, dans un article scientifique, on a pu lire : « Honeywell démontre l’architecture de son dispositif à couplage de charge quantique. Il s’agit d’une innovation technologique importante qui concerne l’accélération de la capacité quantique. Honeywell précise même que chaque année, l’ordinateur sera amélioré et sa puissance augmentera d’un cran pendant une durée de cinq ans. Elle sera multipliée par 10 de façon annuelle. En multipliant par 100 000 la vitesse de sa machine quantique sur les 5 ans, Honeywell dame vraiment le pion à ses concurrents IBM et Google. IBM par exemple a prévu de multiplier par deux, les performances de son ordinateur quantique chaque année. Ce qui est bien loin de Honeywell. Alors, on pourrait se demander si Honeywell est réellement en mesure d’atteindre un tel objectif. Dans tous les cas, l’avenir donnera raison ou non à l’entreprise. Nous attendons la suite.