Dans l’industrie automobile, concevoir des modèles sans recourir aux énergies fossiles est quasiment impossible. Que ce soit pour la fabrication du châssis ou de toute autre composante des voitures, il est très difficile de s’en passer. Pourtant, il semble que Volvo ait réussi ce pari, du moins en grande partie. En effet, le constructeur suédois assure avoir fabriqué un véhicule en acier sans recourir aux énergies fossiles.
Son projet est le fruit d’un partenariat tissé avec SSAB, qui est un producteur d’acier suédois. Celui-ci a donc fabriqué l’acier en question, pour le fournir à Volvo.
Un véhicule écologique et autonome, mais pas pour le grand public
En fait, le nouveau véhicule de la marque suédoise n’est pas destiné au grand public, ce qui risque de décevoir les conducteurs les plus soucieux des questions écologiques. Volvo explique qu’il s’agit d’un modèle de chantier, conçu pour assurer le transport des charges lourdes dans les opérations minières.
D’un autre côté, il est 100 % électrique, ce qui lui confère un autre argument solide sur le plan écologique, d’autant plus qu’il est autonome. Dans cette optique, le nouveau véhicule en acier sans énergies fossiles de Volvo peut être programmé dans l’objectif d’effectuer des rotations, et ce quel que soit l’endroit où il est déployé.
Mais comment la SSAB a-t-elle pu fabriquer de l’acier sans recourir aux énergies fossiles ? Habituellement, la production de ce type de métal implique de grandes émissions de gaz à effet de serre, particulièrement le dioxyde de carbone (CO2). L’industriel suédois a eu recours à une astuce efficace : utiliser de l'hydrogène, lui-même fabriqué à base d'électrolyse et d’électricité en provenance des énergies vertes.
Des véhicules vraiment 100 % écologiques ?
Cependant, il convient de souligner que le nouveau modèle de véhicule de chantier de Volvo n’est pas 100 % écologique. De fait, une telle prouesse reste difficile à réaliser étant donné que les énergies fossiles demeurent incontournables dans l’industrie, même lorsqu’il s’agit “d’industrie verte”. La nouvelle voiture de chantier du constructeur suédois constitue tout de même une grande avancée. En réalité, sur les 8,2 tonnes d’acier qui permettent de construire une seule unité, 3 tonnes peuvent être considérées comme “propres”.
Cela s’explique par la présence d’autres composantes qui proviennent, essentiellement, de sous-traitants. On pense, notamment, aux moteurs qui sont construits en acier conventionnel.
Un pas vers l’industrie automobile du futur ?
Néanmoins, comme nous l’avons souligné, il s’agit d’une initiative qui laisse entrevoir de nouvelles possibilités très prometteuses concernant la fabrication de véhicules écologiques. D’ailleurs, Martin Lundstedt, PDG de Volvo Group, est justement revenu sur ce point dans un communiqué publié par le géant suédois de l’automobile. “Le partenariat avec SSAB nous projette dans un futur sans énergies fossiles. Étant donné que les nations du monde se sont réunies à l’occasion de la COP-26 pour trouver des solutions face aux changements climatiques, les industriels doivent faire de même. Ils doivent collaborer ensemble dans l’objectif de mettre en place des solutions innovantes. Ces dernières nous permettront alors de réduire les émissions de gaz à effet de serre”, peut-on lire dans le communiqué de Volvo.
L’homme fort du constructeur suédois poursuit en soulignant l’engagement de son entreprise à devenir “pionnière” en matière de véhicules écologiques. C’est dans cette optique qu’elle va tisser, selon lui, de nouveaux partenariats comparables à celui qui a été conclu avec le spécialiste de l’acier, SSAB.
Soulignons, par ailleurs, que la production du nouveau véhicule de chantier sans énergies fossiles de Volvo va démarrer en douceur. En effet, le constructeur automobile compte s’adapter au rythme de son partenaire SSAB. Pour sa part, ce dernier espère accélérer la cadence à l’horizon 2026, ce qui devrait permettre d’élargir la gamme de produits pour que le grand public puisse enfin en profiter.
