Les Français ont assisté à une flambée spectaculaire des prix du carburant dans les stations-services. C’est dans ce contexte que des enseignes se sont mobilisées pour apporter un coup de pouce à leur pouvoir d’achat. Après Leclerc, c’est au tour de Carrefour d’ajouter sa pierre à l’édifice. De fait, l’enseigne a annoncé une réduction de 5 euros pour chaque plein d’essence effectué dans ses stations-services. D’ailleurs, elle est entrée en vigueur depuis ce mercredi 20 octobre 2021. Les automobilistes pourront en profiter jusqu’à la fin du mois.
Hausse des prix du carburant : les taxes sont pointées du doigt
La réduction de 5 euros sur le prix du carburant chez Carrefour est proposée sous forme d’un bon d’achat. Les clients peuvent également en profiter via leur carte de fidélité. C’est ce qu’a indiqué le porte-parole de la chaîne du géant français de l’industrie agro-alimentaire. C’est à la caisse des stations-services de Carrefour que la baisse de prix est accordée.
Carrefour a donc emboîté le pas à l’un de ses plus grands concurrents, à savoir Leclerc. Ce dernier a déjà annoncé sa propre réduction des prix à la pompe lundi dernier. Alors que Carrefour a opté pour une réduction en caisse, l’enseigne de Michel-Edouard Leclerc a préféré un prix sans marge bénéficiaire. Les automobilistes peuvent en bénéficier jusqu’à la fin du mois d’octobre courant.
En fait, pour Leclerc, c’est une façon de mettre en lumière le poids considérable des taxes qui pèse sur les tarifs du carburant. “Si on veut que l’augmentation des prix ne soit pas excessive, il faut regarder de quoi ils sont faits. Pour l’essence, il s’agit, majoritairement, de taxes”, a expliqué Michel-Edouard Leclerc. Il laisse entendre, dans ce même contexte, que la balle n’est pas du côté des entreprises privées, mais du côté des pouvoirs publics qui peuvent changer la politique fiscale. “La baisse des taxes impactera directement les prix à la pompe”, a encore ajouté l’homme fort de la chaîne Leclerc.
Prix à la pompe : des records historiques pour le gasoil et l’essence
Pour rappel, les tarifs du carburant ont connu une augmentation historique en France. Des records dont les automobilistes se seraient bien passés. Dans ce contexte, le litre du gasoil a atteint 1,5583 euro le 18 octobre, ce qui constitue son plus haut niveau historique d’après les chiffres publiés par le ministère de la Transition Écologique.
Pour sa part, l’essence SP 95 a vu ses prix flamber pour atteindre 1,6567 euro par litre en moyenne. En fait, on est à quelques centimes seulement du record historique de 2012 : 1,6664 euro. C’est la même tendance haussière pour le SP 95-E10 : 1,6287 euro. Nous sommes loin des baisses observées en 2020 durant le confinement sanitaire. Il faut rappeler que les prix à la pompe dépendent directement du prix du baril de pétrole.
La période 2020 a été marquée par une baisse notable de la demande en or noir. Avec la reprise économique post-COVID, notamment dans les pays émergents, la demande est repartie à la hausse. C’est le cas de la Chine qui a toujours été un gros consommateur de pétrole. Le 20 octobre, le cours du baril de brent a atteint 84,34 dollars, alors qu’il était à 38,16 dollars durant la même période un an plus tôt.
Chèques carburant : un dispositif à l’étude, à l’approche de la loi de Finances 2021
Face à cette flambée exceptionnelle des prix du carburant, le gouvernement français a assuré qu’il compte soutenir le pouvoir d’achat des automobilistes à travers la mise en place des chèques carburant. Selon les bruits des couloirs, les discussions sur un tel dispositif sont toujours en cours entre Matignon et Bercy.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, penche pour un chèque carburant ciblé. Il craint, en effet, de voir un tel dispositif pomper les caisses de l’État qui ont déjà été très éprouvées par les plans de relance anti-COVID. Il faut aussi rappeler que la réflexion autour du dispositif intervient à un moment crucial de l’année : avant le 10 novembre 2021, le gouvernement de Jean-Castex va devoir présenter le projet de loi de Finances au titre de l’année 2022.
“Les derniers arbitrages sont en cours. Nous y travaillons. Aucune piste n’est exclue. Nous voulons que [les chèques carburant] soient simples, efficaces et justes”, a récemment déclaré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur l’antenne de RTL. Parmi les pistes évoquées, la baisse des taxes sur le carburant n’est pas totalement exclue par l’Exécutif.
On pourrait s’attendre à ce que celui-ci tranche sur cette question délicate ce mercredi 20 octobre 2021, mais rien n’est moins sûr. De fait, selon des informations relayées par le journal économique Les Échos, il faudrait attendre le prochain déjeuner traditionnel entre le président de la République, Emmanuel Macron, et le Premier Ministre, Jean Castex. Ce serait à l’issue d’un tel rendez-vous qu’ils pourraient enfin prendre une décision. À suivre.