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Une décharge de Seine-et-Marne change de visage grâce à Saype

Lorsqu’un artiste se laisse guider par son imagination et sa créativité, il devient capable de transformer la laideur en beauté, de donner vie à ce que l’on croyait mort ou condamné. C’est le cas de Guillaume Legros, plus connu sous le nom de “Saype”. L'artiste a réussi à transformer la décharge de Seine-et-Marne en une véritable œuvre d’art. Celle-ci a été inaugurée le jeudi 30 septembre dernier, sous les applaudissements et l’admiration des personnes présentes, qui ne voulaient pas manquer cet événement exceptionnel.

Le peintre français a fait déjà parler de lui grâce à ses œuvres atypiques et époustouflantes. D’ailleurs, il a été classé parmi les plus célèbres artistes du Land Art selon le prestigieux magazine Forbes. Sa dernière œuvre a donc été présentée jeudi dernier, sur un site de la société ECT le long de la D404 en Seine-et-Marne.

L’enfance au cœur de la philosophie de Saype

L'œuvre de Guillaume Legros illustre un enfant assis sur la vaste pelouse qui recouvre le stockage de déchets inertes dans la région. C’est une fusion entre la réalité et la fiction. De fait, l’enfant en question tient à la main un véritable bulldozer, posé sur l’herbe. C’est comme s’il jouait avec, en le faisant avancer et reculer.

Cette magnifique création de Saype est la troisième d’une série totalement consacrée à l’enfant. L'une de ces œuvres se trouve à New York aux États-Unis, plus précisément dans le parc attenant à l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Une façon artistique de valoriser la nature et l’environnement

Généralement, les œuvres du Land Art sont éphémères. Elles s’estompent avec le temps car elles sont constamment exposées à l’érosion naturelle. Ce phénomène explique la disparition de nombreuses autres créations dont on n’a finalement gardé que les photos. Celles de Guillaume Legros n'échappent pas à la règle. D’ailleurs, il compte plusieurs œuvres sur un fond herbeux tondu au préalable, mais qui ont disparu en raison de la pluie et de la repousse de la végétation.

Concernant l’enfant de la Seine-et-Marne, c’est la société ECT qui a invité le peintre Land Art. Celle-ci travaille sur la valorisation des terres excavées provenant des chantiers de l’Île de France. Ces terrains, avec un aménagement adéquat – ou une œuvre d’art grandeur nature -, peuvent abriter des parcs paysagers. Ceci ouvrira la voie au développement des projets de reboisement ou de remise en culture. Sur le plan écologique, c’est une excellente façon d’exploiter l’énorme potentiel de cet art contemporain pour sensibiliser le public à la protection de la nature et de la biodiversité.

Le Land Art : un art grand public et grandeur nature

Dans ce même contexte, Saype a présenté, lors de l'inauguration de “l’Enfant Land Art”, sa technique qui a été élaborée dans le respect de la nature. Pour sa réalisation, il a utilisé des pigments naturels blancs, noirs ou gris. Ils présentent l’avantage d’être facilement biodégradables.

Lorsque l'œuvre sera complètement réabsorbée par la nature, la société ECT entrera en jeu dans une optique tout aussi écologique. Elle compte, en effet, construire une centrale photovoltaïque pour produire de l’électricité verte. D’ailleurs, la société a réalisé une autre station solaire, inaugurée en 2020 et dont les travaux ont débuté en 2019. Elle est sur un autre espace de stockage de déchets, situé le long des voies du TGV qui traverse la zone. Composée de 44 000 panneaux photovoltaïques, la centrale est capable d’alimenter l’équivalent de 3 700 foyers en électricité, équivaut à la consommation de 10 000 habitants.

Pour rappel, le Land Art s'inscrit dans un courant d'art contemporain. Les artistes y utilisent le cadre et les matériaux mis à leur disposition par la nature : du bois, de la terre, de la pierre, du sable ou d'autres composants tous aussi naturels. Il a vu le jour en 1968 avec l’exposition Earth Works, présentée à la Dwan Gallery (New York). Les premières œuvres ont été réalisées dans les déserts de l’Ouest des États-Unis. Contrairement à l’art conventionnel, elles ne sont pas destinées aux élites, mais au grand public. Une invitation à se rapprocher du monde réel et à la nature.