Le géant Chinois de l’immobilier, qui croule sous une dette titanesque de 260 milliards d’euros, frôle la faillite. Cette crise financière sans précédent suscite de vives inquiétudes chez les marchés financiers. Tentant de mettre fin à l’hémorragie, le groupe chinois a suspendu sa cotation sur la bourse de Hong Kong.
Un cours de Bourse qui a chuté de plus de 80 %
À la grande surprise des marchés financiers chinois et mondiaux, le géant de l’immobilier a suspendu lundi 4 octobre ses opérations à la bourse de Hong Kong, sans fournir aucune raison. Il a été simplement déclaré que les négociations des actions de la « China Evergrande Group » seront interrompues. Désormais, les investisseurs du marché boursier de Hong Kong ne pourront ni acheter ni vendre ses actions.
Toutefois, sa filiale « Evergrande Property Services » a expliqué que cette suspension était due à une « possible offre de rachat » sur ses actions cotées en Bourse.
Tous les regards de la planète finance sont d'ores et déjà tournés vers les actions boursières de l’entreprise chinoise qui ont chuté d’environ 80 % depuis le début de l’année. Le géant Chinois est écrasé par une dette abyssale de 260 milliards d’euros, se trouvant ainsi incapable d’honorer la livraison d’appartements et le paiement des intérêts dus.
D’après Kington Lin, directeur général des activités de gestion d’actifs de Canfield Securities : « La valeur de l’action va continuer à chuter puisque la société est incapable, jusqu’à présent, de réduire la tension suscitée quant à sa liquidité et parce qu’on ignore toujours ce qu’elle va faire en cas de restructuration ».
Un avertissement pour l’économie chinoise
Il est clair que le gouvernement chinois garde le silence. Cependant, selon les rumeurs, Pékin aurait ordonné aux autorités locales d'être prêts pour un éventuel effondrement qui devient imminent.
En effet, le géant de l’immobilier embauche 200 000 employés directs, mais si on prend en considération son réseau de sous-traitance, le nombre s’élève facilement à 3,8 millions d’emplois.
Un tel scénario cauchemardesque pourrait bien secouer la deuxième puissance mondiale. Evergrande est désormais impliqué dans quasiment tous les pans de l’économie en Chine : immobilier, agro-alimentaire, santé, finance, automobile, numérique, etc.
Au cours des dernières semaines, des centaines de personnes ont manifesté devant ses locaux dans plusieurs régions. Que ce soient des investisseurs privés ou bien de simples clients, les protestataires exigent l'achèvement des travaux, sinon un remboursement et dédommagement devraient être effectués.
Le groupe commence déjà à se délester de certains actifs, tout en sachant qu’il lui faudra beaucoup plus pour pouvoir payer ses dettes phénoménales et honorer leurs engagements.
Retombées mondiales possibles ?
Beaucoup d'investisseurs étrangers ont prêté de l'argent à Evergrande. Leur apport dans la dette du groupe, qui est de l’ordre de 20 milliards d’euros, reste relativement faible. Sans nul doute, ils seront indemnisés en dernier en cas de faillite et restructuration de la dette.
Même si Pékin décide d’intervenir, seuls les investisseurs chinois pourront en bénéficier. En revanche, les actionnaires étrangers seront tout simplement livrés à leur sort.
Certes, la chute d’Evergrande risque d’influer négativement sur le monde de la finance. Toutefois, la possibilité d’un effondrement systématique à l’échelle internationale est très faible.
D’après plusieurs analystes financiers, une intervention de dernière minute de la part de Pékin serait inévitable. En effet, le secteur de l’immobilier en chine représente environ un quart du PIB. En outre, il a joué un rôle prépondérant dans la reprise économique après la pandémie du Covid-19.
Une réaction similaire de la part des banques chinoises n’est d’ailleurs pas à exclure pour aider le groupe à voir le bout du tunnel. D’autant plus que la banque centrale chinoise a lancé un appel aux banques du pays afin de combattre la spéculation et de stabiliser le marché du logement.