Chef d’entreprise, homme politique, président de l'Olympique de Marseille, chanteur, acteur… Bernard Tapie était un homme aux multiples vies et expériences. Celle de la maladie aura été la dernière. Il s’est éteint dimanche 3 octobre à l’âge de 78 ans suite à un cancer multi métastasé qu’il a courageusement combattu durant des années.
« Dominique Tapie et ses enfants ont l’infinie douleur de faire part du décès de son mari et de leur père, Bernard Tapie, ce dimanche 3 octobre à 8 h 40, des suites d’un cancer » a annoncé sa famille dans un communiqué cité par La Provence.
Tapie restera à jamais gravé dans la mémoire des Français comme étant une légende, un grand monsieur qui a su faire face dignement à toutes les vicissitudes de la vie. Raconter Bernard Tapie exigerait un livre à la mesure de son parcours intense et inoubliable. Voici ce que l’on retiendra de lui.
Le “Zorro” des entreprises
Bernard Tapie voit le jour le 26 janvier 1943 à Paris. Issu d’une famille modeste, d’un père ouvrier et d’une mère aide-soignante, il se prend en main juste après son service militaire. En 1967, il s'investit dans le business de la vente de télévisions. Très vite, il a le sens des affaires. En vendant ses postes 25 % moins cher que la concurrence, son entreprise rencontre un énorme succès.
En homme d'affaires avisé, Bernard Tapie se spécialise en 1977 dans la reprise et la revente d’entreprises en dépôt de bilan. Surnommé le « Zorro des entreprises », au début des années 90, il rachète Adidas à cette même période, alors au bord de la faillite. Il rachète également les entreprises telles que Terraillon, La Vie Claire, Wonder, etc.
L’animal Politique
Infatigable, Bernard Tapie se lance un nouveau défi en s'engageant en politique. Sa carrière débute après une rencontre avec François Mitterrand à la fin de 1987. À la fin des années 80, il est élu député des Bouches-du-Rhône, ensuite député européen (1994 – 1997). Entre 1992 et 1993, il a été nommé Ministre de la Ville dans le gouvernement Bérégovoy. Sa carrière politique est jalonnée de débats houleux avec Jean-Marie Le Pen pour qui il ne cachera pas son inimitié. L’animal politique n’a manqué aucune occasion pour discréditer Le Front National. Grande gueule, Tapie a su imposer son style, ses idées et son langage parfois populaire à la télévision française.
Rattrapée par les affaires, sa carrière de ministre prend fin prématurément. Mais en véritable guerrier de politique, Bernard Tapie n’abandonnera jamais. Il ne s’est jamais tu. Homme politique ou simple citoyen, l'ancien leader de gauche continue à s’investir en soutenant Nicolas Sarkozy en 2007. Son dernier combat politique a été celui des Gilets jaunes.
“Le boss” de L’OM
En véritable touche à tout, Bernard Tapie arrive à mettre la main sur L’Olympique Marseillais qu’il achète pour 1 franc symbolique le 12 avril 1986. Sous sa direction, le club accueille de nombreux jeunes joueurs français et internationaux qui deviendront, après quelques années, des légendes du football. Citons Jean-Pierre Papin, Éric Cantona, Basile Boli, Dédier Deschamps, Marcel Desailly, Fabien Barthez, le Ghanéen Abedi Pelé, Chris Waddle, Alen Bokšić et Sonny Anderson.
En tant que président du club de Marseille, Bernard Tapie a fortement contribué à son succès malgré les difficultés. Avec lui comme président, l'Olympique de Marseille enchaîne les victoires. Le club remporte quatre titres de Champion de France consécutifs de 1989 à 1992 et joue quatre finales de Coupe de France dont une gagnée en 1989. Il joue également deux demi-finales de Coupe d'Europe ainsi que deux finales de Ligue des Champions, dont une gagnée en 1993 face au Milan AC.
On retiendra donc de Bernard Tapie sa force et son ambition insatiable. Il restera à jamais dans le cœur des Français et de ceux qui l'ont connu, un véritable guerrier.