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L’Assemblé Nationale adopte à l’unanimité l’interdiction des « thérapies de conversion »

À l’unanimité, l’Assemblée nationale vote pour la proposition de loi LREM visant à interdire les « thérapies de conversion ».

Mais qu’est-ce que les thérapies de conversion ?

Il s’agit d’un ensemble de pratiques fondées sur l’idée selon laquelle l’orientation sexuelle et l’identité du genre sont modifiables. Le but est de transformer une personne gay, lesbienne, bisexuelle ou transsexuelle en une personne hétérosexuelle. Ces pratiques médicales erronées sont profondément nuisibles pour les personnes LGBT. Elles peuvent causer des troubles physiques et psychiques avec le temps, puisque les concernés sont considérés comme des malades. Pour les mineurs, la situation est encore plus périlleuse.

Ces actions sont aujourd’hui considérées comme dangereuses, irrationnelles et perfides car elles favorisent les préjugés homophobes. Les thérapies de conversion sont actuellement appliquées dans divers pays comme les Pays Bas et les États-Unis. De nombreuses personnes ont subi de grandes souffrances suite à ces « traitements » : dépression, faible estime de soi, anxiété etc.

D’ailleurs, 350 000 adolescents ainsi que des adultes homosexuels ont vécu un cauchemar dû aux méthodes utilisées pour les ''guérir''. Celles-ci sont généralement prodiguées par des psychologues ou des religieux. Des établissements où l'on pratique ce genre de ''thérapies'' existent bel et bien et continuent à exercer leur activité.

En France, plusieurs associations et mouvements religieux prétendent qu’ils peuvent aider les personnes LGBT à se débarrasser » de leur homosexualité, lesbianisme, bisexualité et transsexualité comme « Torrents de Vie » et « Courage ». Ils ont pour but, bien entendu, de modifier l’orientation sexuelle ou l’identité du genre.

Le nouveau délit contre les « thérapies de conversion »

Mardi 5 octobre, les députés ont voté à l’unanimité une proposition de loi LREM portée par la République en Marche. Ce texte de la députée Laurence Vanceunebrock prévoit un délit contre les pratiquants, les religieux ou les pseudo-thérapeutes, qui s’opposent à la communauté LGBT sous prétexte de les « guérir ». Il doit désormais être étudié par le Sénat.

Cette loi propose une condamnation de deux ans de prison et une amende de 30 000 euros. Ces sanctions seraient appliquées pour les comportements et les propos visant à réfréner ou à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité du genre d’une personne, et qui auraient pour effet une dégradation de sa santé physique ou psychologique. La sanction peut aller jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende lorsqu’il s’agit d’une personne mineure. Cette proposition de loi peut « sauver des vies » d’après la ministre déléguée à l'Égalité, Elisabeth Moreno.

« Le fait de donner des consultations ou de prescrire des traitements » fait partie de ces pratiques moyenâgeuses, courantes aux États-Unis. En France, on n'a pas de chiffres exacts sur le sujet. De ce fait, les médecins qui tentent de modifier l’identité sexuelle d’une personne risquent de perdre leur droit d'exercer selon la même loi.

En plus, la proposition a été inscrite en procédure accélérée. Benoît Berthe, l’ancienne victime des « thérapies de conversion » appartenant au collectif Rien à guérir affirme auprès du média TÊTU que le texte envoie un message clair et frappant. Les adeptes de ce genre de pratiques sauront que ce sont des comportements illégaux. Selon lui, les victimes « sauront, elles, qu’elles sont victimes d’actes barbares. « 

De même, le ministre de la santé Olivier Véran a annoncé à TÊTU, au mois de juin, que ces pratiquants peuvent être punis selon le Code de santé publique « au titre de l'exercice illégal des professions de santé « . Pareil pour le Code de consommation, ils seront jugés ''au titre des pratiques commerciales trompeuses « .

Dans une émission parlementaire en 2019, Laurence Vanceunebrock et l'Insoumis Bastien Lachaud ont parlé d’une « centaine de cas récents ». Ils décrivent des traitements choquants tels que les électrochocs et l’exorcisme ou le recours à des mariages hétérosexuels forcés. L’accompagnement des victimes est aussi prévu dans le texte de loi.

En Corse, l'association LGBT L'Arcu affirme qu’elle ne s’attendait pas à l’unanimité et que  » ces pratiques auraient dû être interdites de fait ».