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Enquête du Crédoc: 4 millions de Français en situation de vulnérabilité sociale et économique

Au lendemain de la crise sanitaire sans précédent, un nouveau visage de la France apparaît. Alors que le pays panse ses blessures et profite d’un rebond de l’économie, plusieurs français restent sur le bas-côté et ne bénéficient pas de cette embellie. 4 millions d’entre eux auraient basculé dans la précarité pendant cette crise, et n’ont guère d’espoir d’en sortir, et ce malgré les mesures de protection sociale mises en place. Grâce à la relance économique, et aux propositions des candidats à la prochaine présidentielle, peut-on espérer améliorer le sort de ces « nouveaux vulnérables » ?

4 millions de Français en situation de précarité

Une frange de la population française a subi de plein fouet la crise sanitaire et économique, et en est sortie très affaiblie. Selon l’enquête du Crédoc, quatre millions de Français se trouvent dans une situation d'instabilité. Malgré le rebond économique de la France, cette tranche de la population se trouve fragilisée et vulnérable par la crise de la Covid-19.

Ces Français peinent à trouver un emploi, à payer leurs factures et avoir accès au logement.

L’étude a établi un état des lieux en se fondant sur leurs enquêtes tri annuelles, effectuées depuis 1978, sur les conditions de vie de la population. Ils observent que 31% des individus sondés, se sentent vulnérables. Un quart d’entre eux relient leur situation directement aux dégâts occasionnés par la crise sanitaire passée. Leur constat après l’étude est que durant ces 2 dernières années, 8% des individus de + 15ans font face à une insécurité sociale. Une situation qui a été aggravée par l’isolement dû au confinement.

Difficultés de stabilité professionnelle

Un premier constat est que 42% de cette frange dite « vulnérable », présentent des difficultés d'accès à l’emploi stable. 34% ont des CDD (Contrat à Durée Déterminée) et 14% sont demandeurs d’emploi. 74% sont employés principalement dans le secteur privé, dans des fonctions ne nécessitant, pas ou peu, de diplômes. Cette situation touche principalement les habitants d’île de France (21%) et ceux des grandes villes (34%).

Vulnérabilité sociale

L’autre constat est que 61% des personnes en situation fragile, ressentent une dégradation de leur situation financière, suite à la crise sanitaire. Et ce, en dépit de la mise en place des aides de l’Etat, pendant la période de la pandémie (chômage partiel).

Cette sensation d'insécurité concerne les difficultés de faire face aux charges financières courantes :

  • 22% leurs factures d’énergie,
  • 20% leurs abonnements d’opérateurs téléphoniques et internet,
  • 18% leur loyer ou crédit immobilier,
  • 18% le règlement de leurs dettes fiscales,
  • 17% leurs diverses assurances et frais de scolarité.

Sans compter que cette partie de la population est plus fragile face au virus, et se prive de soins médicaux, faute de moyens. Cela touche plutôt des jeunes (47% ont moins de 40 ans), des personnes avec une famille à charge (37% d’entre eux) et ceux qui sont peu ou pas diplômés (1 sur 2 n’a pas le bac).

Les conséquences

Face à toutes ces difficultés et aux inquiétudes du lendemain, le mécontentement menace de basculer dans la radicalité. Une majorité se trouvent contraints de se priver des besoins essentiels (logement, nourriture, soins etc.). Quand à ceux qui travaillent, ils occupent souvent des emplois subalternes et aux revenus modestes. Ce qui ne leur permet pas d’aller de l’avant et d’espérer améliorer leur situation actuelle. Plusieurs d’entre eux pensent d’ailleurs, ne pas pouvoir sortir de cette impasse.

Le soutien et les aides qui ont été apportés par le gouvernement pendant la crise, les ont aidés à faire face aux contraintes, mais ne leur ont pas permis d’en sortir. À quelques mois de la présidentielle, l'Etat peut être tenté de débloquer des aides à cette partie de la population, afin d’avoir la paix sociale, mais sans leur apporter des solutions de fond.