Cryptos

Bitcoin pourrait déclencher un effondrement financier !

Avec leur croissance exponentielle, les crypto-monnaies et le Bitcoin se présentent comme le moyen d’échange de demain. Pourtant, cette tendance inquiète de plus en plus certains spécialistes financiers. Comme nous le savons, dans la finance, la sur-évaluation d’un produit donné pourrait avoir des conséquences néfastes sur le système dans son intégralité. D’ailleurs, c’est ce qu’a clairement signifié Jon Cunliffe, vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre, dans une déclaration rapportée par The Guardian. “Les crypto-monnaies pourraient provoquer une crise financière mondiale bien plus grave que celle que nous avons connue en 2008 [avec les subprimes] », a-t-il mis en garde dans un discours qu’il a prononcé mercredi 13 octobre 2021

Une intervention requise, mais elle ne doit pas être excessive

En l’espace de cinq années, la croissance du marché des crypto-monnaies et du Bitcoin a grimpé de façon exponentielle : passant de 16 milliards de dollars à 2,3 billions de dollars. Or, lorsqu’une composante du système financier se développe aussi rapidement, les autorités chargées de la stabilité financière doivent intervenir. De plus, rappelle le vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre, le marché des crypto-monnaies et du Bitcoin n’est pas encore totalement réglementé.

Aussi, les dirigeants (gouvernements et régulateurs du marché) doivent tenir compte de ces éléments cruciaux. Néanmoins, poursuit le deuxième homme fort de la Banque d’Angleterre, leur réaction ne doit pas être “excessive”. “Il faut éviter de classer les nouvelles approches comme dangereuses pour la simple raison qu’elles sont différentes”, a-t-il ajouté, soulignant que les technologies cryptographiques pourront néanmoins s’améliorer “de façon radicale”.

Des fluctuations incontrôlables

D’autre part, le vice-président de la Banque d’Angleterre rappelle que les risques qui pèsent sur la stabilité financière sont encore limités, du moins pour l’instant. Cependant, il convient, selon lui, de rappeler que ce sont les applications actuelles de la nouvelle génération de transaction qui posent problème. De fait, dans la majorité des cas, ces crypto-actifs ne possèdent aucune valeur intrinsèque, d’autant plus qu’ils sont exposés à des corrections parfois lourdes au niveau des prix.

Il faut préciser, également, que les crypto-monnaies sont sujettes à des variations instables, voire incontrôlables. À titre d’exemple, le Bitcoin et l’ethereum, qui sont les principales crypto-monnaies, ont dégringolé de 30 % en valeur cette année. Elles ont tout de même réussi à remonter la pente par la suite. Ces éléments soulignent, selon le vice-président de la Banque d’Angleterre, leur fragilité et l’incertitude qui peut planer autour de leur évolution.

Il existe, ensuite, des “déclencheurs externes” qui font varier le cours des crypto-monnaies. Ils sont parfois futiles et ils proviennent de détails inattendus.

On se souvient, à titre d’exemple, de la déclaration d’Elon Musk, patron de Tesla, qui avait affirmé que son entreprise allait accepter les paiements en crypto-monnaies. C’était un simple commentaire qui n’a pas manqué d’enflammer les marchés, d'où la nécessité d’une réglementation capable de stabiliser le système et d’éviter la surchauffe des marchés.

Aux yeux de Jon Cunliffe, il est clair que le Bitcoin et les autres crypto-monnaies sont de plus en plus “connectés au système financier conventionnel”. “Des acteurs à effet de levier ont débarqué sur le marché, sachant qu’un tel environnement est encore largement non réglementé”, a-t-il rappelé.

Un cadre réglementaire visiblement en préparation

Par ailleurs, le vice-président de la Banque d’Angleterre affirme que les risques liés aux crypto-monnaies pourraient se multiplier avec le rythme actuel de la croissance des monnaies virtuelles. Toutefois, rien n’est encore perdu selon lui. En effet, l’ampleur de ces risques va dépendre de la réponse des pouvoirs publics et des régulateurs. Des mesures intelligentes et efficaces pourraient donc éviter une crise financière de grande envergure.

“Durant les cinq dernières années, à 30 reprises, les prix des bitcoins ont dégringolé d’environ 10 % en une seule journée. Le cours avait même chuté de près de 40 % en raison d’un cyber-incident ayant affecté la monnaie virtuelle aux Seychelles”, explique encore Jon Cunliffe.

Cela souligne, une fois encore, la fragilité de ces monnaies et leur dépendance accrue vis-à-vis des facteurs exogènes. Là encore, le vice-président de la Banque d’Angleterre n’a pas caché son inquiétude : qu’arriverait-il, selon lui, si les crypto-monnaies poursuivaient leur croissance fulgurante malgré les facteurs de risque ? Qu’arriverait-il si ces monnaies s’intégraient dans le secteur financier conventionnel malgré tous ces aléas ?

Il est clair qu’une réglementation s’impose. D’ailleurs, plusieurs régulateurs mondiaux ont déjà commencé à travailler sur la mise en place d’un cadre réglementaire efficace. Il devrait permettre de gérer et d’encadrer la croissance exponentielle des crypto-monnaies et du Bitcoin. “Le secteur financier s’est amélioré grâce aux nouvelles technologies. C’est indéniable. Les crypto-monnaies, dans ce même ordre d’idées, présentent de nombreuses opportunités pour le secteur”, a encore déclaré le vice-président de la Banque d'Angleterre.