Depuis 2017, Karim Ismelimed mène un combat incessant pour récupérer ses enfants. En effet, sa femme avait choisi de partir avec sa fille et ses deux fils mineurs pour rejoindre une organisation terroriste en Syrie.
Un drame familial
Ce père de famille ordinaire ne s’attendait pas à vivre une telle épreuve. Abruptement, l’épouse de Karim avait décidé de partir au Jihad avec ses 3 enfants, il y a plus de 4 ans. Son message d’adieu disait simplement « Avec ou sans mes enfants, je veux vivre au Cham ». C’est à ce moment précis que la vie de ce père de famille a basculé. Partie vers un pays déchiré par la guerre, cette mère lobotomisée par les acteurs du Jihad a perdu son humanité. Voulant semer les policiers, elle avait abandonné le plus jeune de ses enfants à l’aéroport d’Istanbul. Âgé de 4 ans, le petit avait demandé à aller aux toilettes. Il sera le seul de sa fratrie à pouvoir rentrer en France et retrouver son père. Les deux autres ont malheureusement passé la frontière syrienne avec elle.
L’été 2017, la famille de Karim était en vacances au Maroc. À première vue, tout allait bien. Le malheureux époux pensait que sa femme était chez ses parents jusqu’à ce qu’il se rende compte qu'elle avait quitté le pays pour faire le jihad. À cet instant, s’enclenche une spirale interminable. Il n’hésite pas à faire appel aux autorités diplomatiques pour pouvoir la localiser. Or, celle-ci parvient à échapper aux forces de l’ordre turques et réussit tout de même à passer la frontière. Karim est terrassé. Comme seule preuve de l’état des enfants partis en Syrie, il reçoit parfois des SMS et quelques rares appels vidéos.
Une lutte interminable
Karim est désormais animé par le seul espoir de sauver ses deux enfants prisonniers de l’enfer de l’État islamique. Il a choisi de raconter sa bataille dans un livre déchirant. Intitulé « Avec ou sans mes enfants », ce témoignage de 283 pages relate la réalité de beaucoup de familles brisées suite à l’endoctrinement d’un membre. Ce cri de douleur poignant a été publié en février 2019.
Dans ce livre, il mentionne des anecdotes importantes qui reflétaient la métamorphose de sa femme. Il parle notamment d’une discussion qui l’a marqué. En lui demandant s’il était le « numéro 1 de sa vie », elle n’avait pas hésité à répondre qu’il sera toujours devancé par Allah et par son père. Ses convictions ancrées en elle ne semblaient pourtant pas la prédisposer à l’extrémisme religieux. Dans ce roman, Karim est aussi consommé par sa culpabilité. Quelque part, il s’en veut de ne pas avoir réalisé ce qui se préparait sous ses yeux. En effet, sa belle-sœur avait déjà choisi le même chemin obscur. À présent, il a déposé une plainte pour « non-représentation d’enfant, soustraction de mineur en relation avec une entreprise terroriste ». Soutenu par son avocat Julien Plouton, il continue à persévérer dans cette bataille épineuse. Il ne perd pas l'espoir de retrouver un jour sa fille et son fils, injustement condamnés aux horreurs de la guerre.