La COVID-19, une fois guérie, peut laisser des séquelles plus ou moins graves dans l’organisme. Des enfants âgés de 4 à 11 ans, ayant été contaminés par le SARS-CoV-2, ont vécu cette désagréable expérience à Nice. Au total, 88 cas ont été recensés dans la région PACA selon l’Agence Régionale de Santé (ARS). L’hôpital Lenval de Nice en a accueilli une dizaine.
Ces enfants souffrent de ce que les médecins appellent “Pims” – ndlr : il ne s’agit pas des gâteaux au goût orange et chocolat –. C’est un syndrome inflammatoire aigu. D’après le chef des urgences pédiatriques de l’hôpital niçois, Philippe Babe, il se présente avec des symptômes tels que la forte fièvre, les troubles digestifs, ou encore des éruptions cutanées.
Les médecins niçois pleinement mobilisés
Avec l’apparition de ce syndrome atypique de la COVID-19, le corps médical de l’hôpital niçois a doublé d’efforts et de vigilance. D’ailleurs, le docteur Philippe Babe assure que le nombre de jeunes patients touchés par le Pims a beaucoup baissé depuis deux semaines.
Les équipes, selon le praticien, sont conscientes de la nécessité de lutter contre ce trouble dès l’apparition des premiers symptômes. “Lorsqu’un enfant ou un adolescent présente des signes d’un syndrome inflammatoire, le diagnostic est aussitôt établi”, a renchéri le chef des urgences.
Néanmoins, il s’agit, aux yeux des médecins, d’un “syndrome à retardement”. En effet, les enfants, lorsqu’ils sont contaminés par la COVID-19, ne présentent aucun symptôme du syndrome de Pims. Or, celui-ci se déclare 6 à 8 semaines après la guérison et ce, lorsque les enfants entrent en contact avec une personne testée positive au SARS-CoV-2.
Des jeunes admis dans les soins intensifs
D’autre part, les parents doivent rester vigilants et surveiller le moindre signe du syndrome de Pims. Outre la forte fièvre et les atteintes cutanées, les enfants peuvent également ressentir une grande fatigue inexpliquée. De surcroît, ils risquent de souffrir de problèmes gastriques.
“Si la fièvre et l’asthénie durent au-delà de 5 jours. Les parents doivent recourir à une consultation médicale. Il est clair que l’hospitalisation n’est pas une chose facile à vivre pour eux. Mais il faut savoir qu’un bon pronostic pourra les rassurer sur l’état de santé de leur enfant”, a encore déclaré le docteur Philippe Babe.
Il poursuit en soulignant que les jeunes patients qui souffrent du syndrome Pims ne sont pas forcément admis en réanimation. Toutefois, les deux tiers sont placés dans les soins intensifs pour permettre aux médecins de les surveiller et d’appliquer le protocole thérapeutique selon le chef des urgences de l’hôpital Lenval de Nice. “En moyenne, une hospitalisation dure entre 8 et 10 jours, même si chaque cas possède ses propres spécificités”, a-t-il ajouté.
Comment reconnaître le syndrome de Pims ?
Signalons, par ailleurs, que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a elle aussi mis en garde contre le syndrome de Pims. À l’instar du docteur Philippe Babe, elle a mentionné les éruptions cutanées ou les conjonctivites bilatérales non purulentes qui peuvent affecter les enfants âgés de 0 à 19 ans. D’autres signes doivent être pris au sérieux selon l’OMS :
- Une hypotension ou un état de choc
- Un dysfonctionnement myocardique
- Une péricardite : une inflammation empêchant les contractions du cœur
- Une valvulite : une inflammation d'une valvule cardiaque
- Une anomalie coronarienne.
Quel traitement pour le syndrome post-COVID de Pims ?
D’après le chef des urgences de l’hôpital de Lenval de Nice, un protocole thérapeutique a été mis en place depuis que les tableaux cliniques ont été dressés par la Société française de pédiatrie et le groupe de réanimation de l’hôpital.
Dans cette optique, une fois que le diagnostic est établi, des immunoglobulines et des corticoïdes sont administrés par les médecins. La durée du traitement, selon le docteur Philippe Babe, est relativement courte. “C’est une thérapie qui présente de bons résultats”, s’est-il félicité.
Plusieurs enfants sont en rémission. Ils font l’objet d’un suivi à moyen terme, ce qui va permettre aux scientifiques d’en savoir plus sur l’évolution du syndrome post-COVID de Pims.