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« Pandora Papers » : les coulisses de la finance offshore

« Pandora Papers », une onde de choc planétaire dévoilant la face cachée des puissants de ce monde. C'est un véritable montage financier qui échappe à la fiscalité des pays concernés, au service des puissants qui gouvernent ce monde.

Une gigantesque enquête journalistique

L’affaire des « Pandora Papers » commence quand un Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) accède aux fichiers confidentiels de 14 cabinets experts dans les paradis fiscaux. Les informations consignées révèlent les secrets des montages financiers de plusieurs chefs d’État, de centaines de responsables publics et de milliardaires.

Cette affaire (la plus grande collaboration journaliste de l’histoire) regroupe les investigations de plus de 150 médias internationaux à travers 117 pays. L’enquête a débuté quand une source anonyme a transmis à certains médias plus de 12 millions de documents.

Les révélations ont permis de mettre en lumière leurs pratiques opaques à travers plus de 27 000 sociétés écrans.

Une énorme révélation

L’affaire a révélé le plus grand nombre jamais enregistré de personnalités influentes de premier plan:

  • Des dizaines de milliers de détenteurs de sociétés off-shore dont 600 Français
  • Des rois et présidents : Le roi Abdallah II (Jordanie), Vladimir Poutine (Russie), Guillermo Lasso (Équateur), Volodymyr Zelensky (Ukraine), Ali Bongo (Gabon)
  • Des anciens ministres : Tony Blair (Royaume-Uni), Najib Mikati (Liban), Andrej Babis (Tchécoslovaquie), Patrick Achi (Côte d’Ivoire)
  • Des personnalités politiques et des hommes d'affaires : Mohsen Marzouk (Tunisie), Dominique Strauss Khan (France), Haifa Hajjar Najjar (Jordanie)

Des sociétés off-shore dans des paradis fiscaux

L’ICIJ a accédé aux documents confidentiels de 14 cabinets qui sont experts dans la création de sociétés anonymes.

Un système opaque où les règles classiques de l’économie sont oubliées et détournées. Trident Trust, Alcogal, Il Shin, … tant de noms d'officines sont inconnus du grand public. Pourtant, elles brassent des milliards de dollars échappant à tout contrôle et à toute transparence.

Ces cabinets sont éparpillés dans des paradis fiscaux tel que : la Chypre, Dubaï, les îles Vierges Britanniques, Belize… Ils ont été créés dans le seul but de pouvoir contourner les règles du système financier classique, par le biais de sociétés écrans.

Scandales financiers et évasion fiscale

Aux quatre coins de la planète, des personnes de premier plan ont profité de ce système frauduleux.

Le Washington Post dévoile qu’un appartement localisé à Monaco, d’une valeur de 4 millions de dollars a été acquis par une femme de St-Pétersbourg. En effet, celle-ci avait donné naissance à un enfant dont le père pourrait être le président russe Vladimir Poutine.

En Jordanie, le Roi Abdallah II avait secrètement acheté 14 demeures luxueuses aux États-Unis et en Grande Bretagne. Il a pu agir ainsi grâce à un réseau de 36 sociétés off-shore nichées dans des paradis fiscaux. Les investissements immobiliers commencés en 2003, dépasseraient 106 millions de dollars. Ces sociétés écrans sont utilisées pour servir de paravent afin de cacher l’identité des véritables propriétaires.

Alors que le 1er Ministre Jordanien Omar Al-Razzaz avait promis d’accélérer les sanctions et de resserrer l’étau autour de l’évasion fiscale, ces investissements hachémites posent un réel problème en Jordanie. En effet, ils ont été effectués alors que le pays traversait une véritable crise (chômage, baisse du pouvoir d’achat, corruption et austérité). Des milliards de dollars ont été détournés du pays, laissant l’économie à court d’argent. Le roi ainsi que d’autres responsables politiques jordaniens ont profité sans scrupule de ce système mafieux à des fins personnelles.

Najib Mikati, l’actuel président du Conseil des ministres libanais, serait actionnaire et directeur d’une société ayant fait l’acquisition d’une propriété à Monaco d’une valeur de 7 millions d’euros. Hassan Diab, ancien président du Conseil des ministres et Riad Salameh, le gouverneur de la banque centrale du Liban, sont sous le coup d'une enquête pour blanchiment d'argent en France.

Quand au golfe arabo-persique, 23 personnalités officielles figurent dans le listing. Parmi eux, on retrouve Tamim Al Thani, l’émir du Qatar. Il est propriétaire d’actions dans LND Estates Limited, une holding immobilière située à Londres.

De plus, 49 politiciens de premier plan africains et maghrébins sont cités dans l’enquête « Pandora Papers ».