Mardi 5 octobre 2021, une trentaine de militants écologistes, font irruption lors du défilé de la maison de Louis Vuitton à Paris. Au dernier jour de la Fashion Week, ils sont venus dénoncer l’impact de l'industrie de la fast fashion, sur le changement climatique.
Le défilé tant attendu de Louis Vuitton après la pandémie
Tout le monde attendait avec impatience le défilé de Louis Vuitton printemps été 2022. Pour ce premier défilé devant le public après la pandémie, Nicolas Ghesquière, directeur artistique des collections femme de la marque, a choisi l'esthétique théâtrale. Mais les robes paniers et les longues capes en plumes, ont été mêlées avec les banderoles des activistes, venus défendre la cause écologique, sur le podium.
Overconsumption = extinction
Surconsommation = extinction. Sur une affiche déroulée par les militants de ce mouvement international, on peut lire cette phrase, présentée en lutte contre le dérèglement climatique. Les militants d’Extinction Rebellion , des Amis de la Terre et de Youth for Climate, sont derrière cette action du défilé de la Fashion Week, au Louvre. Cette banderole s’est posée sur le podium en plein défilé, avant d'être brutalement évincée par les agents de sécurité, selon un photographe de l’Agence France Presse.
Sous l'œil surpris et confus du public, les militants ont marché parmi les mannequins. Par la suite, deux autres activistes ont été interpellés avant d'atteindre la scène. Quelques minutes plus tard, un autre groupe d'écologistes s’est formé, sur le parvis du Louvre. Rapidement, ils ont déroulé un tapis rouge. Le show était accompagné de musique et de fumées noires des fumigènes. Les écologistes ont défilé en portant des masques à gaz.
Demande directe au gouvernement français
Les militants exigent du gouvernement d’imposer “une réduction immédiate des niveaux de production dans le secteur alors que 42 vêtements par habitant ont été commercialisés en France en 2019”, selon l'Agence France Presse. Cette demande s'inscrit dans leur démarche de dénoncer les conséquences climatiques de l’industrie de la mode.
En effet, cette dernière représente 8.5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. D’après la porte-parole d’Extinction Rebellion, il faut environ 10 000 litres d’eau pour produire 1 kilo de coton. Il s'agit d'une quantité énorme, d'autant plus que l'eau devient aujourd'hui une ressource précieuse.
De plus, l'industrie du textile a besoin toujours plus de pétrole pour fabriquer des vêtements en polyester. Mais pas que ! Elle pollue les ressources hydrauliques, cours d’eau et océans, avec les différents déchets comme les pesticides, les produits chimiques et les microparticules plastiques. C’est pour ces multiples raisons, que ces activistes demandent au gouvernement français de réglementer le secteur de la mode.
Le choix de la Fashion Week est étudié
Les marques de luxe jouent un rôle primordial dans la surproduction. Elles sont responsables d’une grande pollution, de maltraitance d’animaux et d’exploitation de mains d'œuvres. En effet, face à l’extinction de masse que subit la biodiversité, ces marques de luxe, notamment Louis Vuitton, n’ont pas hésité à utiliser encore, de la fourrure et de la peau de crocodile dans leurs collections.
La Fashion Week réunit plusieurs grands noms de la mode. Défendre la cause écologique pendant cet évènement parisien, porte ainsi une grande symbolique. En effet, cet évènement est mondialement médiatisé, et est destiné essentiellement à un public qui peut “faire bouger les choses”, d’après l’explication de Maya, la porte-parole de Youth for Climate, à Reporterre.
Les réactions suite à cette action
L’action extérieure n’a pas pris la même ampleur. Elle a seulement suscité l'intérêt de certains curieux, mais sans plus. En revanche, l'incursion intérieure du défilé de Louis Vuitton, n'est pas passée inaperçue. Elle a provoqué beaucoup de réactions positives. Néanmoins, certains ont considéré cette action comme “Très osée « .