Divers

Les prix du gaz au Royaume-Uni chutent après l’intervention de la Russie

En octobre 2021, le prix du gaz en Europe a atteint une hausse phénoménale de 60 % en seulement deux jours. En fin d’après-midi, Vladimir Poutine est parvenu à mettre fin à cette flambée des prix. Il a affirmé que la Russie était prête à collaborer avec toutes les parties prenantes pour stabiliser le marché mondial de l’énergie.

Poutine rassure et accuse

Évoquant la crise du gaz à laquelle l’Europe fait face, le président Poutine a laissé entendre qu’une intervention russe pour stabiliser le marché global de l’énergie était envisageable. « Nous sommes capables d’atteindre un record d’approvisionnement de nos ressources énergétiques vers l’Europe, y compris le gaz naturel » a-t-il affirmé au cours d’une réunion avec les responsables du secteur énergétique russe, tenue le mercredi 6 octobre 2021. Le transit du gaz via l'Ukraine pourrait donc excéder les volumes convenus dans le contrat entre Gazprom et Kiev.

L'effet des propos du président russe sur les prix des contrats « TTF future », ne s'est pas fait attendre. Peu avant 15 h 30 à Amsterdam le jour même, ils ont baissé de 6,6 %, pour atteindre 108,33 euros.

Toutefois, Vladimir Poutine estime que c’est la faute de l’Europe qui a refusé de conclure suffisamment de contrats d'approvisionnement à long terme avec Moscou. « Leur priorité était d’éviter les contrats à long terme, ce qui s’est avéré une politique absurde. Voilà que le prix du gaz approche les 2 000 dollars par mille mètres cubes, soit dix fois plus que le prix de l’année dernière » a-t-il déclaré au cours de la même réunion.

Crise énergétique à l'approche de l'hiver

Les cours du gaz naturel se sont envolés depuis le début de l’année. Plus d’un million de Britanniques ont appris que leur fournisseur d’énergie a fait faillite. Ces entreprises qui achetaient trop cher leur gaz à cause de la flambée des prix, n’ont pas pu résister à cette envolée.

Le gouvernement a promis aux consommateurs qu’ils seraient transférés « immédiatement » vers d’autres fournisseurs, toutefois le coût de l’électricité sera beaucoup plus cher qu’avant. Avec sept entreprises qui ont déjà mis la clé sous la porte, les autorités britanniques ont déclaré qu’ils « se préparaient au pire ». « À cause de la crise énergétique, nombre de centrales à charbon sont à nouveau opérationnelles » a indiqué le fournisseur d’électricité britannique Drax. Bien que particulièrement polluantes, les centrales à charbon, jouent un « rôle déterminant en assurant l’approvisionnement en courant électrique, tandis que le système énergétique est sous pression considérable » a ajouté la même source.

Drax a mentionné la possibilité de prolonger l’utilisation du charbon en cas de besoin, pour venir en aide au réseau électrique qui est soumis à rude épreuve depuis quelques semaines. Cela pourrait compromettre les efforts du gouvernement britannique visant à renoncer totalement au charbon d’ici octobre 2024.

Gazprom pointé du doigt

L’Agence internationale de l’énergie a accusé le géant russe d’être à l’origine des difficultés d’approvisionnement en gaz. Elle estime que la Russie est capable d’augmenter la quantité de gaz envoyé en Europe et de s’assurer qu’il y a suffisamment de réserves avant le début de la saison hivernale.

Des parlementaires européens ont déjà demandé à la Commission européenne de lancer une enquête sur les possibles manipulations de Gazprom. Ce dernier assure, à lui seul, près d’un tiers de l’approvisionnement de l'Union européenne en gaz.

Aussi, et contrairement aux années précédentes, Gazprom n’a pas offert des quantités supplémentaires en septembre à travers sa plate-forme de vente électronique, où les contrats court terme sont négociés.

Certains analystes pensent que le gazoduc « Nord Stream 2 », qui doit acheminer du gaz russe en Allemagne en passant par la mer Baltique est à l’origine du problème. Ce gazoduc, déjà construit par la Russie, attend toujours la certification de l’Allemagne pour pouvoir devenir opérationnel. Or, une telle certification nécessite au moins quatre mois pour être obtenue.

Ce délai, considéré long par Moscou, a de quoi inciter Gazprom à réduire ses approvisionnements pour faire pression et accélérer le processus de l’obtention de la certification requise.