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La découverte de fossiles révèle de nouvelles espèces dans de l’ambre vieux de 16 millions d’années

Vous avez sans doute entendu parler des tardigrades. C’est une espèce animale microscopique qui présente des capacités étonnantes de survie : elle peut survivre au vide spatial, à l’absence d'oxygène et aux températures extrêmes. Plus encore : les tardigrades peuvent supporter de fortes pressions atmosphériques.

Par conséquent, tomber sur des fossiles de ces créatures est une chose rare. Or, c’est la prouesse qui a été accomplie par les chercheurs du New Jersey Institute of Technology et de l'Université de Harvard. Ils ont, en effet, découvert un nouveau genre de l’espèce, baptisé Paradoryphoribius chronocaribbeus gen. Il est très bien conservé et il appartient à un tardigrade ayant vécu, il y a 16 millions d’années.

Un fossile étonnant d’une espèce étonnante

Le fossile découvert mesure à peine plus d’un demi-millimètre. Selon les scientifiques, il serait un parent de la famille moderne des tardigrades. C’est le premier fossile en son genre, sachant que notre âge géologique actuel a commencé depuis 66 millions d’années, soit juste après la dernière extinction de masse qui a mis fin à la domination des dinosaures.

En fait, le spécimen est tellement bien conservé que les chercheurs ont pu observer des détails situés au niveau des parties buccales. Ils ont aussi identifié ses griffes microscopiques en forme d’aiguille. Elles sont 20 à 30 fois plus fines qu’un cheveu humain. Pour les scientifiques, c’est une grande première. C’est, d’ailleurs, ce qu’a indiqué Phil Barden, auteur principal de l’étude et professeur adjoint de biologie au New Jersey Institute of Technology. “Découvrir le fossile d’un tardigrade constitue un événement unique !” a-t-il déclaré. Les tardigrades ont presque “tout vu sur Terre”. Néanmoins, c’est comme s’ils appartenaient à une lignée fantôme aux yeux des paléontologues selon les scientifiques. De fait, rares, très rares sont les fossiles qui ont été découverts.

Une découverte pour mieux comprendre l’évolution de la vie ?

D’autre part, A. Mapalo, chercheur travaillant à l’Université de Harvard, note que le fossile découvert ressemble beaucoup aux tardigrades modernes sur le plan morphologique. Pour la première fois, poursuit-il, les scientifiques ont pu observer son anatomie interne. Ils ont découvert des combinaisons de caractères jusqu’alors méconnues et que l’on ne pouvait pas voir chez les espèces modernes.

D’un autre côté, par cette découverte, les biologistes pourront en savoir davantage sur l’évolution des tardigrades. De surcroît, ils pourront établir de nouvelles estimations moléculaires, ce qui permettra d’éclairer des zones d’ombre au sujet des grands événements d’évolution qui ont eu lieu dans le passé, et qui ont influencé plus de 1300 espèces vivantes.

La taille microscopique des tardigrades, un défi de “taille”

Les tardigrades sont donc une espèce fascinante. La récente découverte des chercheurs du New Jersey Institute of Technology et de l'Université de Harvard ouvre de nouvelles portes dans le décryptage de l’évolution de la vie. Toutefois, il existe un petit bémol dans la note, et il est de taille : l’ourson de mer – autre nom de l’espèce – est microscopique. Il est, en effet, très difficile à repérer.

Néanmoins, cet élément rend les tardigrades parfaitement conservables pendant des millions d’années. Il est, d’ailleurs, possible de les trouver dans les ambres dérivés de la résine végétale. “L’organisme microscopique et bio-minéralisé des tardigrades est adapté à la conservation dans ce type d’environnement [les ambres dérivés de la résine végétale]. Des organismes minuscules et des bactéries y sont enveloppés et préservés en toute sécurité”, a expliqué Phil Barden, auteur principal de l’étude et professeur adjoint de biologie au New Jersey Institute of Technology.

À titre d’information, les tardigrades, à travers leurs différentes lignées, ont existé depuis près de 540 millions d’années. À l’heure actuelle, seuls deux fossiles, sans compter celui dont nous parlions, ont été découverts par les scientifiques. Ils ont été retrouvés dans des gisements de fossiles du Crétacé, en Amérique du Nord.