Un rachat de Newcastle United, soutenu par l'Arabie saoudite, a été annoncé ce jeudi par la Premier League et le club. La prise de contrôle met en jeu la somme de 300 millions de livres.
Derrière ce groupement d’investisseurs nous retrouvons trois parties. Il s’agit du Fonds d'investissement public saoudien (PIF), de la société PCP Capital Partners et de RB Sports and Media. Or, une controverse entoure déjà l'implication des Saoudiens dans la prise de contrôle. Dans cette perspective, ce consortium aurait déjà réussi à démontrer que l'Arabie saoudite n'aurait pas le contrôle du club. Cela a donc garanti le bon déroulement du test des propriétaires et des directeurs, exigé par la Premier League.
Un investissement à long terme
La nouvelle a été accueillie favorablement par les supporters du club. Selon un sondage récent du Newcastle United Supporters Trust, 94 % des avis étaient en faveur de ce rachat. Cela reflète l’impopularité de l’ancien propriétaire du club Mike Ashley auprès des fans. Il a été critiqué maintes fois pour son manque d'investissement. Il avait utilisé sa position à la tête du club pour promouvoir ses intérêts commerciaux. Sa politique a démontré un manque d'ambition bien que le club attirait régulièrement des foules de plus de 50 000 personnes.
Les récits de gloire de Newcastle semblent bien loin. Pourtant, ce fut l'une des équipes dominantes de la Premier League dans les années qui ont suivi sa création. Newcastle a remporté un trophée majeur durant la FA Cup de 1955. Son dernier titre de champion remonte à l'année 1927. Actuellement l'équipe est en position désavantageuse en bas du classement.
Cette prise de contrôle saoudienne a provoqué des critiques de toutes parts. Amnesty International a appelé la Premier League à modifier le test de ses propriétaires et administrateurs en faisant référence à « des problématiques majeures de droits universels ». Le directeur général de l’organisation, Sacha Deshmukh, a dénoncé cette initiative. Selon lui, il est impensable de permettre à des personnes impliquées dans de graves violations des droits humains d'entrer dans le football anglais simplement parce qu’elles disposent des fonds requis. Il fallait donc que le PIF garantisse que son président, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, n'aurait aucun contrôle sur la gestion de Newcastle.
Dans un communiqué de presse, Amanda Staveley, PDG de PCP Capital Partners, a déclaré que ce rachat était un investissement à long terme. Elle a partagé la vision nouvelle qui sera adoptée dans le but d’évoluer selon un objectif clair. Elle a également affirmé qu’il était primordial d'aider à fournir un leadership décisif qui permettra à Newcastle United de retrouver le succès d’antan. Le gouverneur du PIF, Yasir Al Rumayyan, s’est dit honoré et « extrêmement fier » de faire partie des propriétaires de l'un des clubs les plus célèbres du football anglais. Il n’a pas manqué, non plus, de remercier les fans de Newcastle pour leur soutien et leur fidélité.
Les différends de transmission
Cette prise de contrôle a soulevé un problème majeur. Elle a mis l’accent sur une querelle entre le géant des médias basé au Qatar, beIN Media Group et l'Arabie saoudite. Rappelons que c’est beIN qui détient les droits exclusifs de transmission de la Premier League au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Toutefois, beIN a été interdit en Arabie saoudite. Le groupe médiatique a précédemment contacté la Premier League pour exiger une enquête sur l'implication de l'Arabie saoudite dans le service de streaming privé beoutQ. De son côté, l’Arabie saoudite a toujours nié tout lien avec ce service. La Fédération saoudienne de football a même affirmé sa responsabilité d'aider à lutter contre la diffusion piratée. Selon les rumeurs récentes, l'Arabie saoudite lèverait bientôt son interdiction de beIN Sports. Après un bannissement qui aurait duré quatre ans et demi, les matchs de la Premier League pourront bientôt être visionnés en Arabie saoudite.