La cantine scolaire est souvent une solution de facilité pour les parents. En la payant, ils s’assurent que leurs enfants auront droit à un bon repas complet à midi. Pourtant, les parents de la commune de Goderville ont, récemment, découvert que ce n’était pas toujours le cas. En effet, Frédéric Carlière, le maire, a révélé une histoire stupéfiante ! Trois agentes municipales, chargées de la cantine, s’évertuaient à voler les repas des enfants, depuis plusieurs mois !
Des plaintes et des suspicions de vol
Les parents des 50 enfants, inscrits à la cantine de Seine-Maritime, avaient beaucoup d’appréhension face à cette cantine. En effet, leurs enfants rentaient, très souvent, affamés. Ils se jetaient, alors, sur leurs collations et sur leurs dîners. D’autres écoliers disaient, clairement, que le repas de midi était loin d’être rassasiant.
Certains parents ont pensé que la sensation de faim, de leurs enfants, était due à une grande dépense d’énergie à l’école. D’autres, se sont montrés plus suspicieux et ont porté plainte auprès du maire. Ce dernier, d’abord, étonné, a contacté le traiteur et la société de livraison. Ces derniers lui ont prouvé que les menus livrés correspondaient à ce qui était commandé.
Mais les mamans, ne comptaient pas s’arrêter là. Ainsi, elles ont commencé à suivre de très près cette affaire. Elles ont, alors, comparé le menu affiché avec ce que leurs enfants retrouvaient, dans les plats du réfectoire. Une grande surprise les attendait ! Le repas n’était jamais servi dans sa totalité. Une petite écolière recevait, une fois, une entrée et la moitié d’un burger. Sa petite camarde avait droit à l’autre moitié du burger et au dessert. D’autres enfants pouvaient, carrément, ne pas bénéficier d’un plat principal !
Les plaintes se sont, alors, accumulées sur le bureau du maire. Frédéric Carlière, a décidé de faire appel à la gendarmerie. Ainsi, le 13 septembre 2021, le pot aux roses fut découvert ! Lors de l’interpellation des trois employées à la sortie de la cantine, leurs sacs étaient pleins de cordons-bleus. Lors des perquisitions aux domiciles des cantinières, de grandes quantités de nourriture volée ont été retrouvées.
À la découverte de cette supercherie, le maire a hésité avant de recruter de nouveaux employés. Il a préféré s’atteler lui-même à la tâche. Ainsi, accompagné de deux de ses adjoints, il s’est chargé du service à la cantine afin d’être sûr que tous les enfants mangeront à leur faim.
Réaction du maire et sanctions face aux vols de la cantine
Horrifié, Frédéric Carlière a qualifié les actes des agentes municipales de « vol en bande organisée ». Les cantinières n’ont pas reconnu les faits. Elles prétendent qu’elles ne faisaient que prendre les restes des repas. La fille de l’une de cette cantinière a, même, rédigé une pétition en ligne. Elle s’y insurge sur l’injustice dont sa mère fait l’objet. Selon elle, les employées ne prenaient avec elles que des barquettes de petit-pois, destinées à la poubelle. La pétition a récolté, à ce jour, 193 signatures.
Le maire conteste ces propos. Il affirme que s’il ne s’agissait que des restes, l’histoire n’aurait jamais pris cette ampleur. Les enfants, ne se seraient pas plaints de ne pas manger à leur faim ! Il rappelle que le réfectoire coûte 70 000 € à la commune de Goderville et qu’il doit des explications aux 2 900 habitants. Le vol est qualifié d’inadmissible, par l’élu. Sa déception est d’autant plus grande, qu’il avait confiance en la cantinière. En effet, deux de ces dames travaillent depuis presque 30 ans dans la mairie et bénéficient même d’un logement de fonction.
Suite à leur interpellation en septembre, les trois dames sont aujourd’hui suspendues de leur fonction. Malgré la mise à pied, deux d’entre elles continuent à recevoir leur salaire. La troisième étant contractuelle, son contrat ne sera pas renouvelé. Les trois accusées comparaîtront devant un conseil disciplinaire, à la fin du mois d’octobre. Bruneau Dieudonné, le procureur de la république du Havre, a déclaré qu’elles seront convoquées pour une composition pénale où elles devront répondre de leurs actes. La période des vols s’étale, selon les premières investigations, sur les neuf premiers mois de l’année 2021.
Rappelons que cette affaire, n’est pas une première. En effet, en décembre 2016, la cantine d'un lycée de l'Isère a été le terrain des mêmes pratiques malsaines. Quatre employés ont, alors été condamnés, par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu, à un an de prison avec sursis. Cette décision a été prise suite à la constatation de vols de denrées alimentaires perpétrés durant plusieurs années.