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Des actions de sabotages dans les hôpitaux de Guadeloupe

En Guadeloupe, la situation s’envenime. En effet, les hôpitaux sont victimes d’actions de sabotage. Ces actes inqualifiables sont alimentés par les protestations populaires contre les mesures sanitaires imposées par le gouvernement. Il faut noter que le débat autour du pass sanitaire et de la vaccination obligatoire a été assez virulent dans l’archipel. Des agressions verbales, de l’huile usée dans les bureaux, des bâtons dans les serrures… Voilà le quotidien mouvementé des professionnels de la santé.

Des actes inadmissibles

Le mercredi 6 octobre, les autorités sanitaires ont dénoncé des actes de vandalisme et de sabotage au sein des établissements hospitaliers. Au cœur du débat intense autour de l’obligation de la vaccination, la situation empire. Le CHU de Pointe-à-Pitre, où le personnel reste très largement non vacciné, a été le théâtre d'événements inquiétants.

Valérie Denux, directrice générale de l’Agence régionale de santé, a exprimé son indignation face à ces saboteurs. De l’huile de vidange a été renversée dans le service des ressources humaines du Centre Hospitalier Universitaire. Certains accès ont été AUSSI bloqués à cause de la présence de colle dans les serrures. Cela a momentanément freiné le travail au sein des différents services.

La directrice a déclaré s’opposer fermement à ces agissements répréhensibles. En effet, ils mettent en danger non seulement les personnes qui les commettent mais aussi les malades et le corps médical. Elle a réaffirmé que le droit d'expression ne devrait pas passer par la violence et l’agressivité.

L'indignation des médecins

Les médecins du CHU de Pointe-à-Pitre ont dénoncé des attaques verbales et physiques. Ils ont aussi parlé de lits médicaux qui ont été démontés afin de servir de barrages. De plus, des troncs d’arbres et des branches obstruaient l’accès à l'hôpital et bloquaient les passages. Le chaos s’étendait jusqu’à devant l’établissement.

Voulant exercer leur métier sereinement, les médecins ont appelé les autorités concernées à mettre fin à ces actions. Pour eux, l’obligation de vaccination dans établissements hospitaliers vise à protéger les patients avant tout. Elle ne devrait en aucun cas justifier des « actes malicieux » qui bloquent le mouvement au sein de l’établissement et entrave le bon déroulement des soins.

Selon le préfet de Guadeloupe, Alexandre Rochatte, les mesures nécessaires ont été prises. Les plaintes déposées par les établissements concernés sont en train d’être étudiées.

Seulement 30 % du personnel médical vacciné

En Guadeloupe, le rythme de vaccination demeure très lent. En effet, 8 victimes ont succombé au covid pendant les 5 derniers jours. Près de 43 % des plus de 18 ans et 18 % des 12-17 ans, ont reçu au moins une première dose. Toutefois, seulement 30 % du personnel hospitalier du CHU justifie d’une vaccination complète.

Par ailleurs, l’obligation de vaccination pour les professions à risque est entrée en vigueur depuis le 15 septembre dans l’Hexagone. Cependant, elle a été repoussée de plusieurs semaines en Guadeloupe. Ce territoire d’outre-mer a pourtant été profondément touché par la 4e vague du covid. L'obligation de vaccination devrait donc commencer à être appliquée au cours du mois d’octobre. Cette situation a mis l'accent sur les conditions extrêmement difficiles auxquelles doivent faire face les médecins chaque jour, depuis le début de la crise du coronavirus.

Avec des ressources très limitées et un effectif qui n’est pas entièrement protégé, la situation continue d’être alarmante. Il fallait trier les patients et choisir qui était prioritaire. Un soignant lance cri de détresse : « Pour 50 patients, il existe seulement 2 lits ». Ce constat montre que les hôpitaux sont toujours sous tension.

S’exprimant sur le sujet, la directrice de l’ARS, a déclaré que les chiffres de vaccinations ont notablement ralenti récemment. Elle s’inquiète de ces pourcentages qui semblent insuffisants en cas d’une nouvelle vague avant la fin de l’année. Il faut mentionner que durant la crise du covid, 800 personnes sont décédées dont 525 depuis le début de la 4e vague.