La question de l’avortement soulève différentes considérations éthiques, religieuses, politiques et même scientifiques. Chaque pays suit une réglementation en la matière, qui lui est propre. Malgré ces lois, l’avortement suscite toujours des débats houleux, entre les pro-vie et les pro-choix. Le 1er septembre 2021, l’État du Texas, a fait passer une loi interdisant tout avortement au-delà de 6 semaines de grossesse. Cette interdiction concerne même les grossesses consécutives à un viol ou à l’inceste ! La loi prévoit 10 000 dollars d’amende pour ceux qui pratiquent, ou qui ont recours à un avortement hors délais. Une « marche des femmes » s’est organisée, le 2 octobre aux États-Unis, témoignant de la colère des Américaines.
La révolte féminine contre l’interdit Texan
Cette manifestation féminine est la première de l’ère Biden. Soutenues par plus de 200 organisations, 10 000 femmes sont descendues dans les rues pour exprimer leur sentiment d’injustice. Ces manifestantes revendiquent leur droit à prendre leurs propres décisions. Elles refusent qu’un système patriarcal décide de leurs corps et de leur destin. Le projet de maternité doit être un choix personnel. Les militantes « pro-choix » soulignent, également, que ces lois risquent de mettre la vie de certaines femmes en danger. En effet, les délais fixés étant trop réduits, la grossesse peut passer inaperçue, avant. Certaines femmes, devront, alors, recourir à des procédures d’avortement précaires et illégales. Ces pratiques peuvent s’avérer létales.
Afin de revendiquer leur droit constitutionnel à la liberté de décision, ces pro-avortement se sont dirigées lors de leur marche vers la cour suprême des États-Unis. Cette même cour qui a reconnu, en 1973, le droit à l’avortement suite à la célèbre jurisprudence Roe v. Wade.
Une manifestation anti-avortement s’est tenue au même endroit, le jour même. Deux autres se sont déroulées dans les États d’Austin et de Jackson, réputés pour leur conservatisme. Ces militantes, qui se proclament « pro-vie », postulent que dès sa fécondation, un fœtus a le droit à la vie. À six semaines de gestation, son cœur commence à battre. Il serait, alors, criminel de le tuer. Les anti-avortement mettent, également, en avant les risques de cette pratique pour les femmes et le syndrome post-avortement. Enfin, l’argument principal est, généralement, d’ordre religieux.
Le lieu de convergence de toutes ces manifestations sur l’avortement, la haute cour, a refusé de bloquer la loi texane.
Un juge fédéral contre, temporairement, la loi texane anti-avortement
À peine un mois après sa mise en vigueur, le juge fédéral Robert Pitman décide, pourtant, de bloquer la loi répressive. Il déclare refuser que cette offense aux droits des femmes puisse continuer. Selon Pitman, le Texas est conscient de la gravité de cette mesure qui est en totale contradiction avec la constitution américaine. C’est pourquoi, il aurait mis en place un système législatif singulier pour le faire à sa place. L’arrêté du juge interdit à tout officier de l’État (greffiers et juges des tribunaux compris) d’appliquer la loi de septembre 2021. Le procureur général Merrick Garland a soutenu cette décision. Il a déclaré, qu’il était tout à fait normal, que le ministère de la Justice défende les droits constitutionnels des femmes.
Cependant, cette victoire des pro-avortement risque d’être temporaire. Déçu par la décision, le mouvement anti-avortement « Right to Life » (droit à la vie) va faire appel, auprès de la 5ème cour d’appel des États-Unis. Cette dernière est réputée pour être extrêmement conservatrice. Comme la cour suprême des états unis, cette dernière a préalablement refusé de bloquer la loi interdisant l’avortement. En attendant l’évolution de la situation, la présidente du planning familial Planned Parenthood, Alexis Mcgill Johnson, a encouragé les cliniques à reprendre, rapidement, les pratiques abortives.
Rappelons, qu’en France, la loi Veil encadre et dépénalise l’avortement. L’acte médical peut être réalisé jusqu’à la fin de la 12ème semaine de gestation. D’ici fin novembre 2021, une proposition de rallonger ce délai à 14 semaines va être discutée.