Avec la flambée des tarifs de l’énergie (carburant, gaz, électricité…), la hausse des prix des produits alimentaires, ou encore les crédits, les Français ne savent plus où donner de la tête. Leur pouvoir d’achat est plus que jamais mis à rude épreuve. Dans ce contexte difficile, un bon nombre d’entre-eux s’est vu contraint de recourir au découvert bancaire. C’est ce qu’a révélé une étude menée par le comparateur Panorabanques, dévoilée le mardi 19 octobre courant. Selon l’enquête, près d’un français sur deux a été obligé de recourir au “rouge” au moins une fois par an (49 % des personnes interrogées). Le comparateur indique également que près d’un français sur cinq (19 %) finit dans cette situation tous les mois. Les découverts bancaires des Français s'élèveraient, en moyenne, à 232 euros selon Panorabanques. Par rapport aux données collectées en 2020, une baisse a tout de même été constatée : on est passé d’une moyenne de 246 euros en 2020 à 232 euros en 2021.
“La situation est très dure”
Ces constats ont été vérifiés dans le cadre d’un reportage mené par les équipes du Journal Télévisé de TF1 (13h). De fait, elles se sont rendues à Courseulles-sur-Mer, dans le Calvados. Interpellés sur les chiffres dévoilés par le comparateur Panorabanques sur le découvert bancaire, des passants ont affirmé qu’ils n’étaient pas surpris.
“Je ne suis pas étonnée. La situation est tellement dure aujourd’hui. Il y a eu, peut-être, un peu de relâchement car les gens veulent se faire plaisir. Mais cela n’a rien de surprenant compte tenu du coût élevé de la vie. En contrepartie, les salaires n’augmentent pas”, a confié une passante à nos confrères de TF1.
Les principales raisons du recours au découvert bancaire
Il existe trois principales raisons qui pourraient expliquer le recours fréquent au découvert bancaire selon le comparateur Panorabanques. Il y a, tout d’abord, la situation financière. Pour 36 % des personnes interrogées, elle est “globalement difficile”. Ensuite, le comparateur évoque les dépenses imprévues (santé, accident, etc.) que 34 % des Français ont subies, ce qui les a obligés à recourir au découvert bancaire. D’un autre côté, 23 % des personnes sondées affirment que le recours au “rouge” s’explique par la mauvaise gestion du budget.
Par ailleurs, certains Français estiment que les dépenses quotidiennes sont devenues trop importantes. Ajoutées à cela les factures qui s’entassent et les autres frais du quotidien : le logement – notamment dans le cas d’une location -, les factures d’électricité, les forfaits téléphoniques, Internet, etc. “C’est très compliqué”, a confié une jeune femme au JT de TF1.
Le découvert bancaire coûte cher
D’autre part, il convient de rappeler que le découvert bancaire coûte cher aux Français selon les chiffres dévoilés par l’enquête menée par le comparateur Panorabanques. Bien entendu, tout dépend de la politique tarifaire pratiquée par la banque en question. Mais en moyenne, les agios, qui sont les frais perçus pour des opérations régulières (une avance ou un découvert), peuvent ajouter un surplus situé entre 16 et 21 % à la note totale.
Face à ces contraintes financières, plusieurs personnes interrogées ont affirmé qu’elles font tout pour économiser de l’argent. Certains ont choisi de surveiller leurs dépenses de près en notant toutes les opérations sur un carnet. Pour d’autres, il s’agit de limiter les achats impulsifs. “On sait bien que les banques vont se gaver avec les pourcentages collectés sur les découverts bancaires”, a souligné un autre témoin à TF1.
Des mesures gouvernementales pour soutenir le pouvoir d’achat des Français
Il faut rappeler que le pouvoir d’achat des Français a été fortement impacté ces dernières semaines. Ils font face, notamment, à la hausse spectaculaire des prix de l’énergie. Tout d’abord, il y a eu une envolée spectaculaire des tarifs du gaz domestique : jusqu’à 12,6 % au 1er octobre 2021.
Ensuite, les Français ont subi de plein fouet l’explosion des prix du carburant. À titre de rappel, selon les chiffres du ministre de la Transition Écologique, le litre du gasoil a atteint 1,5583 euro le 18 octobre 2021. L’essence SP95, pour sa part, s’est envolée pour atteindre 1,6567 euro le litre. Enfin, le SP 95-E10 a atteint 1,6287 euro le litre.
Face à ces tendances haussières, le gouvernement de Jean Castex a promis des mesures fermes et urgentes. Pour contrer la flambée des tarifs du gaz, il a proposé un gel des prix pendant un certain temps. D’ailleurs, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) s’est dite favorable, lundi dernier, à cette mesure. Concernant le gasoil et l’essence, l’Exécutif a annoncé un chèque carburant “ciblé”. Sur ce point, les discussions sont en cours.