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Oise: la justice interdit la chasse des blaireaux et des renards

C’est un coup dur pour les chasseurs et une victoire pour les associations de défense des animaux. Le Tribunal Administratif d’Amiens, dans le département de la Somme, a suspendu l’arrêté de la préfecture de l’Oise qui prévoyait l’abattage de 1 700 renards d’ici fin février 2022. Au départ, le même texte, publié le 13 septembre 2021, tablait sur la chasse de 3 000 animaux. Il a alors fait l’objet d’un recours, ce qui a conduit à revoir à la baisse le nombre de renards visés, passant de 3000 à 1700. Il s’agit, en fait, d’une victoire temporaire pour les défenseurs des animaux, mais importante. D’ailleurs, en septembre dernier, ils ont obtenu gain de cause pour suspendre une décision identique portant sur la chasse des blaireaux.

L’arrêté préfectoral n’a pas encore été définitivement annulé

Pour le président de l’association Agir pour le Vivant et les Espèces Sauvages (AVES France), Christophe Coret, c’est “une victoire pour les renards et une véritable satisfaction”. La suspension de l’arrêté de la chasse aux renards est entrée en vigueur depuis le jeudi 7 octobre 2021. Le travail n’est pas encore fini selon le président d’AVES France. “Désormais, il faut attendre le recours sur le fond de l’arrêté préfectoral. D’ailleurs, un référé-suspension a été déposé par l’association afin d’accélérer les procédures”, a-t-il expliqué. Néanmoins, l’arrêté en question n’a pas été annulé. Il ne s’agit que d’une suspension temporaire. “D’ici quelques mois, le Tribunal Administratif devrait trancher sur la question d’une éventuelle annulation du texte sur la chasse des 1 700 renards”, a indiqué Christophe Coret.

Les renards, “des concurrents” pour les chasseurs

Pour l’heure, la préfecture d’Amiens n’a pas souhaité commenter la décision du Tribunal Administratif, mais elle a affirmé “qu’elle en prenait note”. Comment expliquer la publication de l’arrêté contre les renards ? En fait, ces animaux sont considérés comme des “concurrents” pour les chasseurs à la recherche de petits gibiers. De plus, les plaignants souhaitent élargir leur zone de chasse. Avec l’aval de la préfecture d’Amiens, ils auraient pu abattre les animaux concernés pour profiter d’une saison de chasse tranquille.

D’un autre côté, il faut souligner que les associations ont renforcé la surveillance des animaux sauvages dans l’objectif de les protéger des chasses anarchiques. De plus, selon une juriste qui s’est exprimée sur Le Parisien, les arrêtés de la préfecture sont constamment rendus publics, ce qui permet aux associations de les examiner minutieusement. Ces éléments ont permis aux citoyens de prendre conscience de l’importance de la protection des animaux sauvages.

Le mécontentement des chasseurs

Il est clair que la décision de suspendre l’arrêté préfectoral sur la chasse des renards a suscité le mécontentement des chasseurs. C’est le même mécontentement qui a été exprimé au sujet de la suspension de la chasse aux blaireaux. D’ailleurs, c’est ce qu’a rappelé le directeur de la Fédération des Chasseurs de l’Oise. Il estime que la décision ne fera qu’aggraver la situation. “L’augmentation de la population des blaireaux, qui provoquent des dégâts sur les champs, va causer d’autres désagréments”, a-t-il confié au Parisien.

Au total, près de 200 incidents avec ces animaux ont été signalés en 2020 sur les routes, selon le directeur de la Fédération des Chasseurs de l’Oise. “Il y a eu, à titre d’exemple, trois affaissements des voies de la SNCF en raison des galeries construites par les blaireaux. De plus, des cimetières dans le Valois ont été visés par ces animaux. Il y a même eu des tombes qui se sont effondrées », a encore souligné le directeur.

Dans ce même contexte, rappelle-t-il, le Conseil départemental de la Somme a chargé la Fédération de réaliser un inventaire sur toutes les blaireautières de la région qui présenteraient un risque pour la sécurité routière. Il s’agit, également, de recenser les zones où les incidents ont eu lieu. “Il ne s’agit pas de tuer des animaux. Notre mission relève d’un service public”, s’est encore défendu le directeur de la Fédération des Chasseurs de l’Oise.