Beaucoup de spécialistes envisagent une probable remontée des cas de covid 19 en automne. Le membre du conseil scientifique, le professeur Arnaud Fontanet, redoute une nouvelle vague et recommande le maintien du pass sanitaire. Ceci engendre une crainte du renouvellement des scénarios de l’an dernier. En fait, tous les signaux sont verts.
Un avenir incertain de l'épidémie en automne : maintien du pass sanitaire et des gestes barrières
Actuellement, le nombre d'hospitalisation et de personnes contaminées par jour de la covid 19 est bas. Mais cela ne signifie pas que la situation gardera un rythme en constante diminution. C’est pourquoi, le comité scientifique, notamment le professeur Fontanet, craint qu’un relâchement entraîne une hausse considérable en automne.
Après la réunion du Conseil de défense le 22 septembre 2021, Arnaud Fontanet déclare un ajustement des mesures actuelles, notamment le pass sanitaire, le port du masque et la distanciation. Il précise qu’à la moindre alerte, il y aura une réinstauration du pass sanitaire. L'épidémiologiste Antoine Flahault est aussi du même avis. Idem du côté de la vaccinologue Marie-Paule Kieny.
Catherine Hill, une épidémiologiste, estime que l’assouplissement du pass sanitaire est une erreur monumentale. De peur de contaminer les départements voisins, il ne faut pas baisser la garde en toutes circonstances.
Rebond épidémique par les personnes non-vaccinées
Le nombre de personnes non-vaccinées reste important. Cela pourrait entraîner une hausse au niveau de la courbe épidémiologique du virus. Aujourd’hui, il reste environ 17 millions d'individus non protégés contre le coronavirus, d’après Catherine Hill.
Selon l’institut Pasteur, une modélisation publiée le 6 septembre a montré qu’un pic de contamination reste envisageable dans les mois, voire les semaines à venir. C’est pour cette raison qu’Arnaud Fontanet s’attend à un redémarrage de l'épidémie en automne.
Le froid, période critique de la propagation du virus
Arnaud Fontanet révèle que les conditions climatiques, notamment le froid, impactent la circulation virale. Malgré une couverture vaccinale beaucoup plus importante que celle de l'année dernière, elle demeure tout de même insuffisante. Il y aura donc toujours un risque considérable de propagation du virus.
L'arrivée du mauvais temps et la persistance d’un réservoir non-vacciné pourraient justifier de remettre en place des mesures de freinage. C’est pour cette raison qu’Arnaud Fontanet craint une potentielle nouvelle pression hospitalière lors de cette période critique.
Vaccination et pass sanitaire, les meilleures armes
D’après le professeur Fontanet, le vaccin fait office de bouclier. Il nous permet d'éviter les décisions drastiques et les mauvais scénarios du couvre-feu et du confinement. Or, la vaccination protège contre le virus, ce qui signifie qu’une flambée épidémique ne sera pas traduite par une submersion des hôpitaux.
Voici pourquoi on doit recourir au pass sanitaire et au port des masques en milieu intérieur d’après Arnaud Fontanet. On doit aussi être vigilant, accepter moins de sollicitations, un peu de télétravail quand c’est possible et plus de dépistage en milieu scolaire.
Le scientifique rappelle également que le vaccin réduit d'environ la moitié le risque de contamination et de transmission de ce virus. En fait, en France, 15 % des personnes âgées plus de 80 ans ne sont toujours pas vaccinées. En raison de l’isolement et de l’absence d’accès à Internet, on doit penser à aller vers eux. De même, il y a aussi un réservoir important d'hésitants qui ont du mal à franchir le pas vers la vaccination. Le comité scientifique doit alors les rassurer. Il y a encore des efforts à faire sur la vaccination, ce qui rend cette période un peu délicate.
“À la moindre alerte, il faudra serrer la vis et le plus tôt possible” réclame Arnaud Fontanet. Il ne recommande pas de nouvelles mesures, mais estime qu’un ajustement des mesures sanitaires déjà en vigueur et le maintien du pass sanitaire sont fortement suggérés. Et ceci afin d'éviter une éventuelle hausse en automne.