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Le Royaume-Uni assouplit ses règles en matière d’OGM

La culture d'OGM (organismes génétiquement modifiés) se démocratise de plus en plus. Autrefois controversée, elle a longtemps suscité des débats houleux entre les « anti » et les « pros ». Entre-temps les États sont devenus de plus en plus autonomes par rapport à cette culture de plantes transgéniques.

Le projet de directive européenne, examiné ce 12 juin par le Conseil des ministres de l'Environnement a annoncé que les pays pourraient gérer comme ils le veulent (appliquer ou non) la culture d'OGM sur leurs territoires.

Assouplissement des règles en matière d'OGM au Royaume-Uni

Le mercredi 29 septembre, le gouvernement britannique a encore une fois annoncé sa décision d’assouplir la réglementation sur les « organismes génétiquement édités » (cultures et bétail). Bien qu’un sondage public mené l’année dernière indiquât que 87 % des interrogés étaient réticents à ces techniques, le gouvernement « modifiera les règles relatives à l’édition de gènes pour réduire les formalités administratives et faciliter la recherche et le développement ». Ensuite, il exclura les anciens organismes génétiquement édités de la définition. Ainsi, seuls les nouveaux organismes génétiquement modifiés y figureront. En effet, le but principal est de commercialiser ces « nouveaux OGM ».

Ces derniers sont présentés comme une solution sans danger capable de faire durer un système agricole. Ils seraient plus rapides et plus précis, et faciliteraient le développement de plusieurs variétés de cultures tel que le colza ou le soja. Selon les scientifiques, ces techniques permettent de créer de nouvelles espèces grâce à l'accélération de la sélection végétale.

S'agit-il vraiment d'organismes génétiquement modifiés ?

Les nouveaux OGM ne résultent pas de la méthode traditionnelle. Les OGM sont faits par le biais de l’introduction d’un nouveau gène dans une semence. Cette méthode est appelée la transgenèse. Les produits issus du NBT (New breeding techniques) sont quant à eux, obtenus par mutagénèse. Elle consiste à modifier un gène déjà présent dans la plante, le fruit ou le légume. Contrairement à la transgenèse, cette technique ne consiste pas à insérer un ADN étranger.

À titre d’exemple, des scientifiques peuvent modifier et améliorer le gène d'une tomate pour accroître sa résistance en imitant un gène équivalent que l’on peut trouver dans un autre légume tel que le poivron.

Quels sont les OGM autorisés (culture et importation) dans l’UE ?

Qu’il s’agisse de la culture ou de la commercialisation des OGM importés à des fins d'alimentation humaine et animale, une autorisation comportant une évaluation scientifique des risques doit être systématiquement délivrée. 58 OGM sont actuellement autorisés dans l'Union européenne.

Ces OGM autorisés depuis octobre 2014 comportent principalement les graines de maïs et la pomme de terre. En effet, Le MON 810 est une variété de maïs génétiquement modifié. Elle est cultivée surtout en Espagne. Antérieurement, le maïs Bt176, le maïs T25, et la pomme de terre Amflora ont également été mis sur le marché. Voici une liste non exhaustive des OGM autorisés :

  • Colza MON88302*Ms8*Rf3
  • Colza Mon88302
  • Colza Ms8*Rf3, Ms8, Rf3
  • Colza T45
  • Coton 281-24-236*3006-210-23*Mon88913
  • Coton 88913
  • Coton GHB119
  • Coton GHB614
  • Coton GHB614*LL25
  • Coton LL25
  • Coton MON 1445
  • Coton MON 1445 x Mon 531
  • Coton MON15985
  • Coton Mon531
  • Coton T304-40
  • Maïs 1507*59122
  • Maïs 1507*Ga21
  • Maïs 1507*MON88014*59122
  • Maïs 1507*NK603
  • Maïs 1507xMON88017
  • Maïs 59122
  • Maïs 59122*1507*GA21
  • Maïs 59122*GA21
  • Maïs 59122*Mir604
  • Maïs 59122*Mir604*1507
  • Maïs 59122*Mir604*1507*GA21
  • Maïs 59122*Mir604*GA21
  • Maïs 59122*NK603*1507
  • Maïs Bt11
  • Maïs Bt11*1507
  • Maïs Bt11*1507*Ga21
  • Maïs Bt11*59122
  • Maïs Bt11*59122*1507

Quelles sont les inquiétudes des défenseurs de l'environnement ?

La Commission européenne serait selon eux trop laxiste en niant le principe de précaution. Rappelons qu’en 2018, la Cour de Justice de l'UE avait jugé que les produits issus de la « mutagenèse » étaient bien des OGM. De ce fait, ils doivent être obligatoirement soumis aux mêmes règles strictes (autorisation, traçabilité, étiquetage et surveillance). Pour Suzanne Dalle, de l'ONG Greenpeace, « le risque d'erreur génétique est présent de la même manière ». Avec ces nouveaux produits, « les consommateurs risquent donc de se retrouver avec de nouveaux OGM dans leur assiette sans le savoir ».