M.Ali Rabbah a été réélu par les trappistes suite à des élections invalidées en 2020. Les fraudes commises par le proche du mouvement Génération.s, l'année dernière, ne sont pas les seuls faits notables. En effet, une alliance peu attendue a eu lieu entre la droite et le socialiste Gyi Malandain.
Le camp de la gauche populaire chez les trappistes
Les résultats du premier tour des élections partielles réorganisées après l’annulation du scrutin de 2020 sont tombés. C’est sous tension qu’Ali Rabah, a été réélu dimanche 10 octobre maire de Trappes avec 58,36 % des voix. Cet élu est proche du mouvement gauchiste “Génération. s” de Benoît Hamon.
Othman Nasr, son principal adversaire, a eu l’élégance de reconnaître que les Trappistes ont tranché pour Ali Rabeh. Le proche de Libres !, un mouvement de droite créé par Valérie Pécresse s’est donc montré bon perdant. Fait aussi notable que surprenant que Nasr se soit présenté avec une alliance avec l’ancien maire socialiste (PS) Guy Malandrin.
Le nouveau maire de Trappes n’a pas manqué de se féliciter d’avoir battu une droite qu’il considère comme zemmouriste et népotiste. Il n’a pas manqué non plus de se féliciter de la hausse de la participation, à 41,59 %, contre 34,1 % en 2020.
Mustapha Larbaoui, Othman Nasrou et Gyi Malandain ont tweeté un communiqué dans lequel ils affirment un immense regret face à leurs échecs. Ils ont surtout souligné qu’ils ont échoué leur incapacité à convaincre les Français de leurs idées. Pour eux, qu’une alternative républicaine serait la solution idéale à leurs problèmes. Ils ont aussi accusé Ali Rabeh de jouer un double jeu et d’utiliser des méthodes qu'ils qualifient comme dangereuses.
Les résultats des élections jouées à 161 voix près en 2020 ont été annulés par la justice. En effet, le nouveau maire a fraudé en distribuant 15 000 masques durant la pandémie accompagnés, dans certains cas, de sa photo. Le nouveau maire a triché puisqu’il n’a pas déclaré cette action dans ses comptes de campagne. Les Trappistes ont tout de même accordé leur confiance au gauchiste.
La victoire écrasante d’Ali Rabeh a été rapidement saluée dimanche soir par Julien Bayou, le patron des écologistes. Jean Luc Mélenchon a aussi applaudi M. Rebah. Le leader de “la France Insoumise'' a déclaré qu’il estime que l’union du PS avec la droite est ''massivement rejetée”. Ainsi, on constate que pour la gauche, la victoire de Monsieur Rabeh est un immense pas.
Une commune sous tension à la recherche de politiciens compétents
Cette commune populaire de 32 000 habitants a été marquée par les départs de dizaines de jeunes pour le djihad en Syrie. Les accusations de « clientélisme » ont rythmé la campagne de part et d’autre et ont aggravé un climat politique déjà tendu.
Monsieur Rabeh est accusé d'être dans l'autoritarisme. Ses adversaires lui reprochent aussi d’avoir recours à des actes peu moraux : intimidations, pressions, menaces, etc. Il aurait instauré cette ambiance dès son arrivée à la mairie en 2020. M. Nasrou est allé jusqu'à parler de la mise à feu à Trappes par le gauchiste. Pour lui, il ne s’agit plus d’un combat entre la droite et la gauche mais entre la république et le clientélisme. Cette déclaration est sans doute une justification implicite du surprenant front commun.
Le maire s’est indigné, quant à lui, d’une alliance qu’il considère comme contre nature. Il n’a pas manqué aussi de dénoncer le changement de bord du socialiste Guy Malandrain en s’alliant avec la droite. Nadia Hai, la ministre déléguée de la ville, a congratulé M.Rebah en lui adressant ses « félicitations républicaines ». Cette femme originaire de Trappe a exprimé ses attentes quant à la situation de la ville. Selon elle, les trappistes doivent pouvoir enfin retrouver la sérénité ainsi que les débats politiques dignes qu’ils méritent.