Ce n’est pas la première fois que l’Église catholique s’implique dans des crimes pédophiles en France. Mais cette fois, il paraît que les conséquences seront alarmantes.
Appel à la démission des évêques
Un appel pour demander la démission collective des évêques a été lancé par trois auteurs le 11 octobre. C’est la seule « solution honorable » aux conclusions du rapport Sauvé face à la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique. Cet appel vise 120 évêques en France.
Ces auteurs sont François Devaux, le cofondateur de l’association Parole libérée, Christine Pedotti la directrice de la rédaction de Témoignage chrétien et une théologienne appelée Anna Soupa. Selon eux, « c'est la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison Église ».
D’après un rapport publié le 5 octobre, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église a affirmé que 216 000 est le nombre des victimes mineures ayant subi une pédocriminalité au sein de l’église.
Sur Franceinfo, la théologienne Anna Soupa a estimé que la démission vient avant l’indemnisation. Pour elle « une décision coûteuse » doit avoir lieu. En plus, la Conférence des évêques de France n’a pas exprimé son intention de rentrer dans un processus de réforme.
Tous coupables ?
D’après les auteurs de cet appel, tout le monde doit assumer sa part de responsabilité car s’ils ne sont pas tous coupables, ils sont tous responsables. Pour eux, une démission des évêques actuels serait le seul moyen de garantir l’indemnisation des victimes car ils ont toujours fait preuve de solidarité et de fraternité.
À son tour, Mgr Eric de Moulins-Beaufort a assuré qu’il s’agissait d’une responsabilité collective des personnes victimes.
Pour Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux, c'est un acte indispensable à cette « continuité » établie par la hiérarchie catholique. La solution qui se présente est donc de nommer comme représentant officiel du pape, la présidente de la Conférence des religieux et religieuses en France, avant de penser à une nouvelle étape.
En outre, un rapport avait révélé que plusieurs mineurs ont subi des violences sexuelles dans le diocèse de Cologne entre 1975 et 2018 et les religieux n’avaient pas réagi. Cela n’est pas sans nous rappeler la démission collective de l’ensemble des évêques en Chili en 2018, suite à un scandale pareil de pédocriminalité.
#MonEgliseaussi
La communauté catholique a aussi sa voix parmi les influenceurs. Plusieurs messages ont été postés en ligne depuis le 8 octobres par des fidèles catholiques suite au rapport Sauvé. En effet, ces fidèles ont été, à leur tour, choqués par cette enquête. Ils ont exprimé leur soutien aux victimes sur les réseaux sociaux sous le hashtag #MonEgliseAussi et #MyChurchToo le 8 octobre. Le but est d’exiger une réforme de l’institution. Ce hashtag apparaît parmi les tendances Twitter. Les internautes ont demandé à la hiérarchie catholique de donner des explications fermes aux conclusions du rapport.
Pour beaucoup de catholiques, c’était un moyen pour faire leur part de colère contre les évêques en premier. « Vous revendiquez être en charge du troupeau et vous le malmenez. Honte à vous ! » Pouvait-on lire. Le pape François a aussi exprimé « sa honte » lors de son audience générale hebdomadaire.
L’avocat et essayiste catholique Erwan Le Morhedec a dit être « saisi » par la douleur des victimes qui ont subi des agressions sexuelles au sein de l’Église. Il avoue à l’hebdomadaire Famille chrétienne qu’il exige aux évêques une réforme de l’Église pour mettre fin à ces crimes. Les parents ont également exprimé leur inquiétude quant à la sécurité de leurs enfants. Sur la même ligne, le prêtre et recteur du séminaire Saint-Luc d’Aix-en-Provence Thomas Poussier assure que l’Église doit être « sûre pour nos enfants ».
Ce mouvement a mis en lumière la triste réalité de l'abus du pouvoir. Une nouvelle image de l’Église de France voit le jour.