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Facebook préfère l’argent à la sécurité !

Marc Zuckerberg passe par une période très difficile. Lundi, tous ses réseaux ont subi une panne monumentale qui lui a coûté 7 milliards de dollars. Mais cela, ne semble pas être son plus gros souci. En effet, depuis plus de 3 semaines, une lanceuse d’alerte a choisi le Wall Street Journal pour dévoiler des documents accablants. Touchant à l’intégrité du géant du numérique, ces Facebook Files pourraient provoquer une modification de la régulation des réseaux sociaux.

Facebook favorise le profit au détriment de la sécurité de ses utilisateurs

Frances Haugen, 37 ans, est une ancienne cheffe de produit, au département Intégrité Civique de Facebook. Se trouvant face à un conflit éthique, elle décide de démissionner de son poste. Cependant, elle part les bras chargés. En effet, la dame emporte avec elle une quantité de dossiers compromettants pour Facebook. Et c’est durant le mois de septembre, qu’elle décide de se placer en lanceuse d’alerte. Elle divulgue, alors, ses informations au Wall Street Journal.

L’ingénieure en informatique affirme que Facebook se soucie peu de la sécurité de ses utilisateurs. Son principal leitmotiv serait le gain d'argent. Pour étayer ses dires, elle explique que pour éviter un scandale comme celui du Cambridge Analytica, Facebook a mis en place un nouvel algorithme, qui lui évite toute ingérence, dans les élections de 2020. Une fois les élections passées sans heurt, il s’est rendu compte qu’à cause de cet algorithme, les utilisateurs se faisaient plus rares. Or, moins de présence sur les réseaux, signifie moins de clics sur les pubs, et beaucoup moins d’argent pour l’entreprise. Zuckerberg a, donc, décidé de revenir aux anciens algorithmes. Cela aurait permis, selon elle, l’utilisation de la plateforme pour organiser l’invasion du capitole ! Elle qualifie ces pratiques d’antagonistes à la démocratie. Les algorithmes utilisés polarisent les idéologies des utilisateurs. De plus, ils ne les protègent pas des contenus violents et haineux.

Une autre révélation de Frances concerne l’effet négatif d’Instagram sur le bien-être des jeunes utilisateurs. Des études, menées par Facebook, ont révélé ces résultats. Pourtant, l’entreprise n’en a rien révélé et ne fait rien pour arrêter cela. Pire encore, elle est, actuellement, en train de travailler sur une nouvelle version d’Instagram, spécialement dédiée aux moins de 13 ans.

Réactions aux accusations de la lanceuse d’alerte

Toutes ces déclarations n’ont pas pour but de nuire à la firme californienne, selon Frances Haugen. Elle cherche, principalement, à rendre cette entreprise meilleure et plus transparente. Pourtant, ses révélations, et les 8 plaintes qu’elle a déposées à la Securities and Exchange Commission, ont déclenché l’intérêt du sénat.

Elle a donc, été auditionnée, le mardi 5 octobre par la commission commerciale sénatoriale. Le sous-comité responsable de la protection de la santé mentale chez les adolescents, s’est particulièrement intéressé aux résultats des études sur Instagram. Selon ces dernières, le réseau social serait à l’origine d’une image corporelle négative, chez 32 % des adolescentes.

L’objectif principal, de l’audition, était un débat sur l’intérêt de la mise en place de textes de lois régissant la modération de réseaux sociaux. Selon Jen Psaki, le porte-parole de la maison blanche, Facebook ne sait clairement pas s’autoréguler.

Mark Zuckerberg, a attendu la fin de l’audition pour faire une longue déclaration sur sa page Facebook. Il s’est, alors, défendu de toutes les accusations. Assurant qu’il a toujours été le premier à appeler à une réforme de la loi régulant les réseaux sociaux. Il ajoute que s’il ne cherchait pas le bien-être de ses utilisateurs, il n’aurait, jamais, initié des études comme celles sur le bien-être des ados. D‘ailleurs, ces études seraient à la base de l’élaboration de la nouvelle version d’Instagram. Cette application assurera une protection maximale, aux plus jeunes. Elle s’inscrit, d’ailleurs, dans le même projet que le Messenger kids. Cette plateforme, où les enfants peuvent discuter en toute sécurité, sous un contrôle parental absolu. Enfin, il rassure ses abonnés sur sa lutte acharnée contre les contenus haineux et toxiques.