Pour les syndicats, la mobilisation doit être massive ce mardi 5 octobre 2021. Partout en France, la journée sera marquée par des actions organisées pour défendre les salaires, l’emploi et pour protester contre certaines réformes, notamment celle des retraites. Voici ce qu'il faut savoir sur cette grève nationale!
Qui va manifester ce mardi ?
La manifestation nationale du 5 octobre 2021, n’a pas été décidée du jour au lendemain. L’appel a été lancé depuis le 30 août dernier par plusieurs syndicats : la CGT (Confédération générale du travail), FO (Force Ouvrière), Solidaires, FSU (Fédération syndicale unitaire) et d’autres corps syndicaux (Fidl, la MNL, l’Unef et l’UNL). Ainsi, des représentants de nombreux secteurs d’activités devraient être présents pour faire part de leur colère.
Intervenant sur LCI, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé à une mobilisation massive. “Lorsque la mobilisation est importante, le gouvernement peut changer d’avis. Nous avons besoin de réponses, sans attendre les échéances électorales”, a-t-il déclaré. Il s’agit, pour information, de la toute première grève nationale depuis la rentrée.
Quelles sont les revendications ?
Pour les organisateurs, comme nous l’avons souligné, il s’agit de défendre l’emploi et les salaires, notamment ceux des jeunes. “L’argent est là, mais il n’est pas redistribué en direction des salariés. La prise de conscience de ces faits est de plus en plus importante”, a souligné, pour sa part, la secrétaire confédérale de la CGT, Céline Verzeletti.
Parmi les revendications, figure le rejet de la réforme de l’assurance chômage qui est, rappelons-le, entrée en vigueur depuis le vendredi 1er octobre courant. Concrètement, celle-ci se traduit par le durcissement du calcul de l’allocation-chômage. Par conséquent, près de 1,5 million de Français toucheraient une allocation 17% plus faible selon l’Unédic. En revanche, la durée théorique d’indemnisation a été revue à la hausse, atteignant 14 mois au lieu de 11 avant la réforme.
D’autre part, les manifestants vont se mobiliser contre la réforme des retraites, l’un des chevaux de bataille d’Emmanuel Macron. D’ailleurs, le Chef de l’État compte boucler le dossier avant la fin de son quinquennat. La réforme prévoit la suppression des régimes spéciaux de retraite. À la place, un minimum de pension sera instauré, à raison de 1000 euros.
Autre mesure du gouvernement qui sera contestée ce mardi : la prolongation des passes sanitaires. Pour de nombreux Français, il s’agit d’un coup de force autoritaire engagé par le président, voire une forme de “dictature”. Les syndicats, comme la CGT, sont également hostiles à une telle mesure. Ils considèrent que c’est une façon de rendre la vaccination contre la COVID-19 obligatoire. “Ce sont des mesures liberticides”, ont-ils affirmé.
“Les riches sont de plus en plus riches”
Selon Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, près de 160 rassemblements sont prévus dans l’Hexagone. “Il y a de la colère et elle doit s’exprimer”, a-t-il encore ajouté sur LCI. Le syndicaliste, à l’instar d’un bon nombre de Français, considère que le pouvoir d’achat est drainé en France, et que la situation risque d’empirer à cause des réformes annoncées par l’Exécutif. “L’augmentation du SMIC ne suffit pas. Il faut un coup de pouce. Certains travailleurs vont devoir attendre 10 mois pour que leur minima passe au-dessus du SMIC”, a-t-il estimé, affirmant qu’Emmanuel Macron demeure “le président des très riches”.
Dans ce même ordre d’idées, le syndicaliste n’a pas dissimulé son mécontentement de voir certaines grandes entreprises françaises s’enrichir, et ce malgré la crise sanitaire et économique. “Au total, 37 groupes du CAC40 ont généré des profits de 57 milliards d’euros suite à la crise sanitaire. Ils ont donc dépassé les performances enregistrées en 2019”, a-t-il lâché.
Philippe Martinez a également été interpellé sur certains chiffres stipulant que le pouvoir d’achat des Français aurait augmenté de 10% durant les 5 dernières années. “C’est de la communication”, a-t-il dit. Il rappelle que les inégalités se sont creusées selon plusieurs études, particulièrement durant la pandémie de la COVID-19. “Il y a de plus en plus de pauvres. Les riches sont de plus en plus riches”, a encore souligné le secrétaire général de la CGT.