Très controversée, la loi du 5 août 2021 est entrée en vigueur le 15 septembre dernier. Cette loi, relative à la gestion de la crise sanitaire, stipule la suspension du personnel de la santé non vacciné et ce, sans rémunération. Les réfractaires à cette loi ont manifesté en masse dans les jours qui ont suivi. Le gouvernement n’a pourtant pas cédé. Ainsi, il y a un mois, la loi a commencé à être appliquée. Cette dernière concerne aussi bien les blouses blanches que les pompiers, les ambulanciers, les salariés du transport sanitaire, les personnels des EHPAD, etc. Au total, elle touchera près de 19 000 salariés dont 3 000 blouses blanches. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a annoncé qu’une dizaine d’employés ont préféré démissionner.
Maître Bessis défend une adjointe administrative suspendue suite à la loi du 5 août. Elle juge la suspension du salaire illégale. L’avocate compte faire de cette affaire une jurisprudence. Selon elle, en cas de faute, les employés suspendus ont l’habitude de garder leur salaire. Même si beaucoup ne portent pas plainte comme cette adjointe, ils sont nombreux à se sentir injustement lésés. Voici quelques témoignages.
Une kinésithérapeute écœurée par l’obligation vaccinale
Le Monde a rencontré une kinésithérapeute, ancienne malade du Covid 19. Cette dernière connaît très bien la pathologie et ses risques. Malgré cela, elle déclare refuser de se faire vacciner. Son point de vue est motivé par son manque de confiance dans les laboratoires pharmaceutiques. Elle exprime, également, son écœurement face au gouvernement. La loi du 5 août, censée gérer la crise sanitaire, n’offre aucun choix selon elle. Quel choix peut-elle faire quand on la menace de lui couper les vivres ? La kiné estime que cette loi est liberticide. Pire encore, elle la place en mauvaise posture face à ses collègues. Ces derniers lui témoignent clairement leur mépris. Cette situation est devenue très dure pour elle. Elle en ressent, clairement, un impact sur sa santé psychologique.
Une orthophoniste révoltée par la situation des soignants non vaccinés
L’orthophoniste, qui a témoigné pour France Tv Info, a déclaré avoir fermé son cabinet à contrecœur. En effet, elle dit avoir longtemps réfléchi avant de se plier à la loi de gestion de la crise. Elle s’est retrouvée tiraillée entre l’obligation civique et son code déontologique. La jeune femme a un grand sentiment de culpabilité. Elle a l’impression d’abandonner des patients, pour qui, ses séances sont indispensables. Elle a, d’ailleurs, pris la peine de les contacter un à un pour bien leur expliquer la situation. Elle a, également, déposé une affiche à la porte de son cabinet fermé. Elle y exprime sa révolte face à cette décision qui l’oblige à abandonner son gagne-pain. Elle y rappelle, à ses patients, que cette loi leur retire, par ricochet, leur droit d’être soigné. Elle explique son refus de la vaccination par l’absence de certitude quant à l’efficacité du traitement et de ses bénéfices. Pour elle, l’obligation vaccinale est, tout simplement, illégale !
Une infirmière dégoûtée par l’injustice
Au micro de France 3, une infirmière, ayant 20 ans de carrière derrière elle, s’insurge contre sa suspension. Elle exprime son dégoût face à cette obligation vaccinale, alors que l’hôpital est en train de couler. Elle réclame son droit au choix et à la réflexion surtout quand cela concerne son corps et sa santé. Elle espère que le gouvernement changera d’avis. Comme les autres collègues, elle évoque la pression étouffante des soignants vaccinés. Ces derniers savent qu’avec sa suspension, leur charge de travail va être décuplée. L’infirmière déplore, également, les conséquences sur ses patients dont les opérations sont déjà programmées. Questionnée sur ses finances, l’infirmière est perdue. Pour elle, son avenir est flou. Même si cette suspension est temporaire et que des cagnottes se mettent en place, elle ne sait pas ce que lui réservent les jours à venir.
Un kinésithérapeute-masseur dénonce le système
Cet employé du ministère de la Santé, s’est dit être très impacté, par l’annonce d’Olivier Véran. En effet, il souffre, depuis le mois d’août, d’insomnie et de manque d’appétit. Le stress subi et ses tergiversations, lui ont causé une perte de poids significative.
Sa lettre de suspension est arrivée quelques jours après des pressions administratives. En effet, la direction a tenté de le pousser à « régulariser sa situation ». Nombreux collègues auraient fléchi et accepté la vaccination à contrecœur.
Le kiné dénonce les failles et les incohérences du système. Ce même système qui l’obligeait à s’occuper de malades du covid, sans être considéré comme cas contact. Personne ne le défendait, alors, lorsqu’il prenait des risques pour sa santé et pour ses proches. Selon le jeune homme, ces mesures sont politiques et non pas sanitaires ! Il se pose, d’ailleurs, des questions sur leur efficacité. La balance bénéfices / risques lui semble, clairement, déséquilibrée.