Un jury californien a condamné l’entreprise Tesla à verser 137 millions de dollars, de dommages et intérêts, à l'un de ses anciens employés suite au racisme qu’il a subi, dans une usine du groupe. Voici ce qu'il faut savoir sur cette affaire !
Une condamnation hors-norme
L’accusateur a travaillé comme opérateur de monte-charge, entre 2015 et 2016, après avoir été embauché par une agence de recrutement. L’histoire a eu lieu à l’usine de Fremont, en Californie. C'est là où il a été sujet à des insultes racistes, dans un environnement hostile et inadapté au travail, d’après les documents judiciaires. Owen Diaz a expliqué qu’il a subi des insultes racistes, de la part de ses collègues pendant 13 mois. Mais l’affaire ne s’arrête pas là, il assure avoir vu des graffitis injurieux, sur les murs des toilettes et dans son espace de travail.
Un tribunal fédéral a pris en charge l’affaire, avec un jury dédié. Durant le procès, M.Diaz a affirmé que les Afro-Américains, y compris son fils qui travaillait dans la même usine, ont toujours entendu des propos racistes et dénigrants. L’entreprise Tesla est condamnée de ne pas avoir réagi au racisme. Elle doit payer 130 millions de dollars de dommages et intérêts pour détresse émotionnelle, et 6,9 millions de dollars à titre de punition.
Le montant des intérêts réclamé, imposé à Tesla, est une vraie « sonnette d’avertissement ». D’après Larry Organ, avocat spécialiste des droits civiques et défenseur d’Owen Diaz, « Ils ont décidé d'un montant qui pourrait servir de sonnette d'alarme pour les firmes américaines ». M. Diaz, quant à lui, a confirmé qu’il a porté plainte à la hiérarchie à plusieurs reprises, mais Tesla n’a pas pu mettre fin aux propos racistes. Pour Larry Organ, l'entreprise ne se comporte pas de façon responsable et ne fait que continuer à inventer des excuses à ces faits.
Selon la plainte, « L’image progressiste de Tesla était une façade cachant le traitement rétrograde et dévalorisant de ses employés afro-américains ».
Des propos flous de l'entreprise
De son côté, Tesla réagit dans la foulée du jugement, en attestant qu’Owen Diaz n’était pas vraiment un employé, mais contractuel de l’entreprise de recrutement « Citistaff « . En outre, la vice-présidente chargée des ressources humaines Valerie Capers Workman, assure que d’autres employés de l’usine de Fremont, ont déjà témoigné d’avoir entendu des insultes racistes, comme le mot « nigger » qui signifie « nègre ». Mais ils affirment que ce langage, était utilisé amicalement « par des collègues afro-américains ».
D'après la vice-présidente de la firme américaine, Owen Diaz n’avait pas été victime de cet outrage. Elle ajoute, que deux contractuels ont déjà été licenciés, pour avoir tenu des propos racistes à son encontre.
Dans un communiqué, elle a avoué qu’une partie de l’histoire était véridique. Cependant, elle a dit que la décision du jury de San Francisco, est injustifiable malgré ce qui s’est passé, et qu’ils sont au courant qu’en 2015 et 2016, ils n’étaient « pas parfaits ».
L’entreprise n’a pas fait preuve d’innocence et de franchise en demandant aux employés de signer un accord d’arbitrage obligatoire. La victime n’a pas accepté de signer cet accord.
Melvin Beryy, une affaire semblable
Cette affaire nous rappelle celle de Melvin Berry, qui était traité de « n-word » par ses collègues de travail. Tesla a dû payer, un million de dollars le 12 mai dernier à l’Afro-Américain, parce que l’un des responsables lui a adressé des propos racistes. Pour payer le prix de sa confrontation, il a été soumis à une pression, en lui attribuant des tâches plus longues, qui demandent beaucoup d’effort physique. L’arbitrage était du côté de M. Berry.
Quant au constructeur automobile, il a blâmé la victime de ne pas avoir fourni une preuve écrite. Il a également affirmé, que l'homme a quitté l’entreprise sans contrainte, aucune.