Informatique

Google et Thales codéveloppe un "Cloud de confiance"

Google et Thales annoncent la création d’une entité chargée de développer un “Cloud de confiance”. Mais cette solution inquiète quelques acteurs du secteur. Découvrons les grandes lignes de ce partenariat stratégique dans cet article.

L’annonce du partenariat le 6 octobre

Le groupe français Thales annonce le 6 octobre son partenariat avec le géant américain Google. Cette alliance stratégique vient dans le but de codévelopper une offre de cloud souverain au sein d’une nouvelle entreprise. Ce dernier doit répondre, en fait, aux critères du label français “Cloud de confiance”, décerné par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Le label vise notamment à assurer que les données soient hébergées sur le territoire français uniquement. Elles ne seront pas soumises aux lois étrangères.

Création d’une nouvelle société très prochainement

Pour être éligible au label Cloud de confiance, Thales et Google vont créer une nouvelle société qui va proposer leur offre de cloud. En effet, les deux entreprises seront actionnaires dans cette nouvelle société. En revanche, elle sera entièrement contrôlée par Thales. D’après Marc Darmon, directeur général adjoint de Thales, cette décision a été prise pour des raisons de sécurité.

Ce partenariat est une réponse directe à la nouvelle doctrine annoncée par l'État en mai 2021. Elle repose sur le fait que les données doivent être traitées par des entreprises françaises ou européennes, et ce dans le but d'échapper aux lois extra-territoriales des États-Unis. Ainsi, cette politique encourage les offres hybrides, comme celle créée via cet accord entre Thales et Google pour ce cloud de confiance.

Un contrôle clair de la gouvernance

D’après Marc Darmon, Thales détient la majorité du capital de la nouvelle société. L'expert chargé de l'activité des systèmes d’information et de communications sécurisées suppose que Google détiendra moins de 33 % des parts.

En d’autres termes, cela signifie que Google aura uniquement le rôle d'actionnaire. Il ne présente donc aucun pouvoir décisionnaire au sein de cette nouvelle société. En revanche, le montant de cette alliance est encore confidentiel jusqu’à présent.

Les grandes lignes du partenariat stratégique

Le cloud de Google et de Thales n’a pas encore de nom. Néanmoins, les grandes lignes de ce partenariat sont connues. Le nouveau cloud s’appuiera sur les technologies logicielles de Google (le hardware). Il sera physiquement localisé dans les data centers français de Google.

À travers la co-société, tout sera géré par Thales. C’est pour cette raison que l’acteur français possède la majorité des parts. En effet, ce mécanisme s’apparente à une revente de licence d’exploitation. Ce qui permet à la société opérationnelle de n'être soumise qu’au droit européen.

Le support, le chiffrement ainsi que la gestion des identités seront, eux aussi, assurés par Thales. Anthony Cirot, directeur général de Google Cloud France, explique que ce nouveau cloud de confiance sera totalement privé. À l’exception des mises à jour, qui seront effectuées par Google, mais qui seront par la suite auditées par Thales.

Pour l’instant, une impasse sur le SaaS

Anthony Cirot et Marc Darmon insistent sur la richesse de ce cloud qui reprend la quasi-totalité des services de GCP. Dans un premier temps, le cloud de confiance fera l’impasse sur les applications collaboratives en mode SaaS de Google. En revanche, ce manque ne peut qu'être temporaire. Après avoir survécu à certaines contraintes techniques, une version privée sera partagée.

Côté tarif, Marc Darmon promet que l’offre sera très compétitive. En premier lieu, cela va cibler les administrations publiques soumises à la doctrine « Cloud au centre ». En effet, à travers cette doctrine, l'État encourage l'ensemble des acteurs publics à développer des services numériques de qualité. Cela sera réalisé, en fait, dans le respect des données des entreprises et des citoyens français. De plus, cela pourrait intéresser certainement les opérateurs d’importance vitale (OIV), ainsi que les grands groupes.