Atteint de démence, Steve Thompson léguera son cerveau à la science

Le rugbyman britannique Steve Thompson a déclaré sur les réseaux sociaux qu’il léguerait son cerveau à la science après son décès. Victime de démence précoce à seulement 43 ans, il a décidé de collaborer avec l’organisation CTE (The Concussion Legacy Project) pour faire avancer les recherches sur l'encéphalopathie traumatique chronique.

Une décision bien réfléchie !

Thompson avait participé à tous les matchs de l’équipe anglaise lors de la coupe du monde de rugby en 2003. Toutefois, il avait déclaré à la BBC qu’il n’avait aucun souvenir des faits, à cause des coups reçus à la tête durant ses rencontres sportives et ses séances d’entraînement. En 2007, il a mis sa carrière entre parenthèses à cause d’une blessure grave à la nuque, avant de retourner sur le terrain au CA Brive. Toutefois, le même problème l’a forcé à se retirer définitivement en 2011.

C’est en 2020 que les neurologues du King’s College lui ont diagnostiqué une démence précoce liée à une encéphalopathie traumatique chronique. À seulement 42 ans, il a vu sa vie bouleversée. Cette nouvelle réalité a été une épreuve difficile pour tout son entourage. Soutenu par les membres de sa famille et encadré par les spécialistes, il a appris à accepter sa condition. Se remémorant les années précédant son diagnostic définitif, il a parlé des moments difficiles qu’il a dû traverser. À présent, il parvient à mieux maîtriser les symptômes de la maladie et à s'y adapter progressivement.

Depuis son diagnostic, Thompson s'est profondément engagé pour dénoncer les impacts négatifs des violences sportives sur la santé des joueurs. Le but de son combat consiste à minimiser les cas de blessures graves sur terrain dans les rencontres de rugby. Il continue aujourd'hui à œuvrer inlassablement et à se battre pour rendre ce sport plus sûr, surtout pour les jeunes sportifs.

La décision de léguer son cerveau a été prise d’un commun accord avec sa femme, qui l’a profondément soutenu. Désirant participer au progrès de la recherche scientifique, cette contribution qui fera avancer les essais cliniques, le rend fier.

Sur son compte Twitter, l'ancien talonneur international anglais, a annoncé la nouvelle à ses milliers de fans. Très vite, cette déclaration a généré des réactions, pour la plupart, positives. Ses abonnés ont salué son courage et sa bravoure.

Trouver un traitement d’ici 2040

Le docteur Gabriele DeLuca, à la tête de la banque du cerveau, a déclaré, que ce type de don contribuerait à la mise en place de techniques et de traitements ciblés. Cela réduira considérablement les conséquences dévastatrices de l’ETC. Les chercheurs pourront, grâce à cette contribution, trouver un moyen pour traiter les symptômes communs de la maladie dont : les pertes de mémoire, les sautes d’humeur ainsi que les problèmes de sommeil et de réflexion.

Quant au Docteur Adam White, directeur de l’organisation Concussion Legacy Foundation UK, il a affirmé que son objectif principal était de trouver un traitement d’ici 2040. II a également encouragé les athlètes et les anciens militaires à faire, eux aussi, don de leurs cerveaux pour la recherche scientifique.

Qu'est-ce que l'ETC ?

L’encéphalopathie traumatique chronique est une maladie qui a été diagnostiquée, pour la première fois, par le docteur Bennet Omalu, chez le footballeur américain Mike Webster. Il est d'ailleurs le premier physicien à avoir étudié la corrélation entre les blessures liées au sport et l’ETC. Cette histoire a fait l'objet d'un film intitulé Concussion sorti en 2015, dont le rôle principal a été interprété par l'acteur Will Smith.

Cette maladie neurologique se développe lorsque le cerveau est soumis à de nombreux petits coups ou à des mouvements rapides. Il s'agit, en effet, de sous-commotions cérébrales qui ne peuvent malheureusement pas être détectées sur-le-champ.

Cette maladie ne peut donc être diagnostiquée qu'à titre post-mortem. Toutefois, une prévention est conseillée. Il est primordial de surveiller de près les coups et blessures portés à la tête chez les athlètes. Cela permettra d'évaluer les risques à court et long terme.