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Pourquoi les migrants africains veulent-ils impérativement rejoindre l’Europe ?

Dans leur quête du territoire européen, 20 000 Africains ont péri en Méditerranée entre 2014 et 2020. De plus, 1300 femmes, hommes et enfants trouvent la mort chaque année sur les routes africaines d’après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Cependant, 93 % des migrants Africains irréguliers disent être prêts à tenter le coup à nouveau, comme le rapporte une étude sur les migrations africaines vers l’Europe, élaborée par les Nations Unies.

Un modèle de développement africain défaillant

Selon une étude menée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cette migration est principalement impactée par le modèle de développement dans le continent noir. Étant un modèle incapable de répondre au minimum des aspirations de la jeunesse africaine, celle-ci est à la recherche active de l’ « Eldorado européen » où les rêves ont plus de chances de se concrétiser.

Manque de perspectives, chômage, dégradation des services publics, salaires de misère, corruption, despotisme, coups d’État… poussent même ceux qui appartiennent aux classes moyennes à risquer leurs vies, pour gagner les côtes européennes.

Une fois installés en Europe, 78 % des migrants qui sont devenus salariés, envoient des fonds dans leurs pays d’origine, et ce, principalement pour deux raisons : améliorer leur propre situation financière et venir en aide à leurs proches.

Toutefois, 40 % des migrants interrogés ont indiqué que leur départ n’était pas essentiellement dû à des problèmes économiques, mais plutôt à des contraintes sociales et culturelles : violences conjugales, mariages forcés, croyances religieuses ou bien orientations sexuelles non respectées, etc.

Une culture européenne dominante

En 2018, il est estimé que 140 millions d’Africains répartis entre 31 pays et territoires d’Afrique utilisent le français en tant que première ou deuxième langue. Quant à l’anglais, il est pratiqué par 237 millions d’individus et considéré comme une langue officielle dans neuf états africains.

Des millions d’Africains étudient le Français et l’Anglais depuis l’école primaire et commencent dès leur plus jeune âge à s’imprégner de la culture occidentale en général et européenne en particulier.

Une dépendance culturelle s’établit et s’affirme au fil du temps entre l’Africain et l’Europe. Étant encore installé dans son pays natal, il consomme quasi exclusivement des produits européens : nourriture, boissons, programmes télé, cinéma, musique, réseaux sociaux, habitudes vestimentaires, etc.

Le citoyen africain qui se sent déraciné, se fige dans un dualisme culturel handicapant. L’idée de la suprématie technologique européenne associée à un puissant modèle économique et social, ne peut que reléguer au second plan les valeurs authentiques supposées définir les cultures locales en Afrique.

Une économie européenne en essor malgré les crises

Avec un produit intérieur brut (PIB) de 13 315 milliards d’euros (15 193 milliards de dollars), l’Union européenne se classe en deuxième place sur le podium des puissances économiques du monde. Le PIB européen correspond à 17,9 % du PIB mondial, derrière les États-Unis (24,7 %) et avant la république populaire de Chine (17,4 %).

Depuis 2008 et comme le reste de la planète, l’Europe fait face à des crises économiques et financières. Ce n'est qu'à partir de 2013 qu'elle a réussi à renouer avec la croissance. Toutefois, une nouvelle phase de récession, marquée par une chute de 6.1 % du PIB, a débuté en 2020 à cause de la pandémie du Covid-19.

Selon la Commission européenne, l’année 2021 marquera un rebond de l’activité économique. On s’attend à un taux de croissance de 4,8 % à l'échelle du continent.

En Afrique, le Covid-19 a causé d’importants ravages et accentué la crise des économies qui dépendent essentiellement du tourisme ainsi que de l’exportation du pétrole et des ressources naturelles.

Cette pandémie a mis à nu les disparités criantes entre une union européenne, qui a pu faire face à des défis sanitaires, sociaux et économiques sans précédent, et une Afrique où des centaines de milliers de personnes ont été livrées à leur sort.